Faire face à la peur de grossir

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Avez-vous peur de grossir ? Ou de (re)prendre du poids ?

Dans cet article, je vous dis tout sur la peur de grossir qui est assez commune – notamment quand on a fait des régimes, ou qu’on a été ou qu’on est dans des TCA et dans des stades d’alimentation troublée.

 Je vous explique donc dans cet article comment faire face à la peur de grossir, d’où elle vient, et comment la déconstruire & comment s’en détacher…ou du moins avoir des pistes pour avancer.

Bonne lecture ! Vous pouvez écouter l’épisode de podcast correspondant ici :

La peur de grossir est NORMALE et très répandue

Notre société grossophobe crée cette peur

Dans notre société grossophobe, qui discrimine les personnes grosses et qui voue un culte littéralement à la minceur, on évolue tous plus ou moins avec la peur de grossir.

Forcément on a internalisé que si on est gros, on est rejeté par la société, mais aussi peut-être par nos proches. On sait que quand on est gros, on a plus tendance à être maltraité, non accepté etc.

Avec la diet culture, on a grandi avec l’idée que qu’être gros était quelque chose de « mal » (même si en réalité ce ne l’est pas, mais c’est ce qu’on nous a fait croire).

Alors on se retrouve avec une peur bleue de devenir gros ou plus gros. C’est ce qu’on appelle la grossophobie internalisée ; intériorisée (quand on est soi-même gros).

Cette grossophobie est à l’origine de cette peur de grossir.

C’est donc pour ça que je vous dis que c’est normal et banal malheureusement d’avoir peur de grossir. Vous n’êtes pas seule(s) !

De plus, avec la culture des régimes, on a une pression en rapport avec notre poids qui est omniprésente. Le discours de la culture des régimes à travers les médias la société etc. est partout. C’est une surveillance quasi-constante, de savoir si on fait bien « attention », si on n’a pas pris du poids, si on ne mange pas les aliments qui « font grossir » etc.

On sait que le couperet est là, comme une épée de Damoclès prête à tomber sur nous si on ose prendre du poids et grossir. On sait qu’on doit à tout prix ne pas grossir. Ça devient donc une peur.

Un obstacle à l’écoute du corps

Cette peur peut être très handicapante parce que c’est ça qui fait que souvent on n’écoute pas vraiment son corps.

On ne va pas se resservir, écouter cette envie de chocolat, car on a peur…de grossir. La restriction cognitive que l’on s’impose est la plupart du temps liée à cette peur de grossir.

Notre comportement alimentaire et notre rapport au sport deviennent le reflet de cette peur.
On fait du sport pour « éliminer », pour brûler les calories, pour compenser une prise alimentaire… pour ne pas grossir. C’est toujours cette fichue peur qui est là.

Forcément avec ce contexte, c’est très banal et attendu d’avoir peur de grossir. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut sans cesse y céder et lui laisser le contrôle de notre vie 😉

Faire face à la peur de grossir : grossir n’est pas un échec

Les variations et prises de poids sont banales

Grossir n’est pas un échec et il n’y a rien de « mal » à grossir.
On n’est pas fait pour rester au même poids toute sa vie. On a des variations de poids liées à notre âge, notre métabolisme ce qui arrive dans notre vie, notre équilibre…Il y a beaucoup de facteurs qui influencent notre poids et du coup c’est tout à fait normal d’avoir des variations et de grossir.

La saisonnalité (été/hiver), les cycles menstruels, les grossesses même etc sont tout autant de raisons qui peuvent expliquer une prise de poids ou des variations de poids. (et je veux rappeler aussi ici qu’on a pas obligation de chercher le pourquoi du comment d’une prise de poids et de sans cesse justifier une prise, mais ça je l’expliquerais plus tard 😉)

Point sur le poids de forme

Même si on est à notre poids de forme, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura aucune variation.

Le poids de forme est le poids auquel votre organisme se stabilise seul quand on écoute ses envies et besoins – sans efforts et sans restrictions. Il est une fourchette, ce qui sous-entend bien que le poids peut être évoluer dans la même fourchette. De plus, le poids de forme varie dans la vie en fonction de plein de choses, notamment votre passé de régimes ou de troubles alimentaires. Il peut s’élever au fur et à mesure des régimes. Donc le poids subit des changements et des évolutions.

Si vous faites toujours à votre alimentation pour ne pas grossir, c’est que vous êtes en théorie pas à votre poids de forme.

Cette peur de grossir peut aussi être exacerbée quand vous savez honnêtement que vous n’êtes pas à votre poids de forme. Par exemple, vous vous restreignez et vous savez que si vous mangez « normalement », si vous écoutez votre corps, vous prendrez sans doute du poids. Mais cette peur mérite d’être travaillée – car vous ne pouvez pas vivre votre vie au régime ou restriction à cause de ça 😉  

Savoir être plus neutre avec son poids (et ses variations)

En tout cas, il y a autant de raisons que personne et ça ne sert à rien en fait de passer 3 heures à décortiquer le pourquoi du comment.

Mais cette peur vous invite je trouve à être plus neutre par rapport à votre poids et vos variations de poids.

Savoir que grossir n’est pas un échec, qu’on peut grossir et être en bonne santé (et déconstruire toutes les croyances grossophobes qu’on a sur le poids) permet de mieux rationnaliser la peur de grossir.

Ces prises de conscience sur le vrai lien entre poids et santé et la grossophobie peuvent nous aider à prendre du recul par rapport à cette peur de grossir.

Comprendre ce qui se cache derrière cette peur de grossir

Les questions à se poser

Après, c’est toujours intéressant de comprendre pourquoi individuellement on a cette peur.

Je vous invite à faire un état des lieux :

  • Qu’est-ce qui changerait vraiment dans ta vie si tu prenais du poids ?
  • Pourquoi tu penses que prendre du poids c’est horrible ?
  • Pourquoi tu as une mauvaise image de toi-même ?
  • Pourquoi tu penses que toi en version plus grosse ça serait horrible ?
  • Pourquoi tu penses que être mince c’est ton « destin » ?
    Pourquoi tu penses que tu dois être plus mince ?
  • Pourquoi tu penses que ton poids devrait être plus bas ?
  • Pourquoi tu mets autant de valeur sur ton poids ?
  • Pourquoi pour toi être plus mince c’est synonyme de plus de valeur ?
  • Pourquoi tu lies ton estime de toi-même à ton apparence ? et à ton poids ?

Voila quelques questions pour vous mettre sur la voie ! Il peut y en avoir d’autres, car au final la peur de grossir est un véritable oignon.

Tu enlèves une couche, tu en enlèves une autre, tu pleures – parce que c’est un oignon – et tu enlèves une autre couche etc. C’est important de comprendre pourquoi pour toi grossir c’est horrible et souvent c’est lié à notre grossophobie internalisée.

L”impact de notre famille sur notre peur de grossir

Mais ça peut être lié à d’autres choses. Cette peur peut être liée à des raisons familiales par exemple.

Si toute ta vie ta famille t’a embêté par rapport à ton poids, qu’elle t’a dit « fais pas ci, fais pas ça » (qui a la chanson dans la tête ? 😛), ou qu’elle te met une certaine pression pour que tu ne grossisses pas, forcément ça influence fortement ta peur de grossir.

C’est clair que si tu sais que tu vas grossir et que tu as l’impression que tu vas peut-être perdre l’amour de tes parents l’amour de tes amis, etc ; que tu vas être stigmatisée…ça ne donne pas tellement envie de grossir ! Ta peur de grossir a pris ses quartiers, a posé sa petite tente et est pas prête de partir !

La grossophobie internalisée

C’est important de voir donc si cette peur est liée à des raisons plus personnelles, mais aussi à cette grossophobie internalisée.

Je suis persuadée que si on était dans un monde ou plutôt des sociétés où on laissait les gens gros tranquilles ; si on laissait les gens grossir sans forcément se prendre des remarques…on serait plus en paix avec la grosseur.

Être gros c’est s’éloigner de la norme de minceur et donc de l’idéal de beauté présent actuellement dans nos sociétés occidentales (corps mince, blanc, valide etc). Inconsciemment ou consciemment, ça conditionne notre vision de la beauté et alimente nos biais. Comme on est très peu exposés à différents types de corps, on est influencés et donc dés qu’on voit quelqu’un de gros on a du mal à le trouver beau. Et ce à cause des standards.

Mais si l’idéal de beauté était différent, peut-être n’aurait-on pas cette peur de grossir et d’être plus gros.

La peur de grossir : une question d’estime de soi

Le problème également que soulève la peur de grossir, c’est qu’on rattache notre poids à notre estime de nous-mêmes.

On pense que si on grossissait, on aurait moins de valeur. Que ce soit aux yeux des autres, mais aussi pour nous-mêmes.

Pour ainsi aider à désamorcer cette peur de grossir, il faut essayer d’accepter tu n’es peut-être pas fait pour être plus mince.

On associe beaucoup de croyances positives liées à la minceur. La minceur serait synonyme de bonheur, de confiance en soi, de performance…

Mais non : si ton estime de toi n’est pas terrible, être plus mince ou être mince ne changera pas grand-chose. Si tu n’aimes pas ton corps et que tu es en insatisfaction corporelle permanente, il y a peu de chances pour que la perte de poids ou la non-prise de poids aident à te forger une meilleure vision de toi-même.

La confiance en soi n’est pas liée à notre poids mais beaucoup à notre mental et nos facteurs psychologiques individuels.

La peur de grossir peut ne jamais totalement disparaître

La peur de grossir amène donc à déconstruire beaucoup de choses : la grossophobie, les standards, la beauté, la minceur, la valeur qu’on donne aux corps minces…

Pour faire face à la peur de grossir, il faut non seulement déconstruire le fait même de grossir (ce n’est pas mal, ni un échec etc) mais aussi de voir au-delà du poids. De se demander pourquoi on a cette peur et ce qu’elle vient réveiller de plus profond chez nous.

 Je pense qu’on ne peut pas totalement avoir 0 peur de grossir au vu de notre contexte sociétal. MAIS on peut travailler dessus, la mettre en sourdine et avancer.

Elle peut ne jamais disparaître, mais par contre elle peut ne plus t’influencer dans ton comportement alimentaire, ton rapport au sport etc.

Elle peut être là mais sans provoquer de comportements particuliers chez toi.

Et peut-être qu’un jour tu verras que grossir au final ce n’est « rien », voire même que c’est une victoire. Pour beaucoup de personnes qui ont des TCA notamment restrictifs anorexiques, ou les personnes au régime qui grossissent, le fait de prendre du poids est une victoire contre la culture des régimes.

Grossir peut même être une victoire

C’est une victoire, car elle peut t’amener plus de liberté et de bonheur. C’est souvent une solution au problème.

Prendre du poids c’est parfois aussi se détacher d’une identité où tu étais sans cesse en quête de validation, pour une version de toi qui est capable de s’accepter à un poids plus haut.

Et ça c’est une sacrée victoire ! Surtout dans notre société grossophobe et patriarcale qui complexe les femmes et qui les rendent peu sûre d’elles. J’espère en tout cas que cet article a pu te donner des clés pour devenir badass et enfin t’affirmer à n’importe quel poids. Tu es assez !

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Juliette The Last Quiche
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