Le problème avec le mouvement body positive (origines, message etc)

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Aujourd’hui, je vais plonger dans l’univers du body positive : sa définition, ses origines, et le mouvement en général.

C’est un mouvement qui a profondément marqué nos dernières générations, qui continue de laisser son empreinte aujourd’hui, et qui est étroitement lié à des thèmes tels que la lutte contre les régimes et la grossophobie, entre autres.

Je vais donc explorer ses origines, démystifier certains quiproquos entourant le terme “body positive” et aborder le problème fondamental que je perçois dans ce mouvement.

Car oui il y a des critiques à faire sur la perception que l’on a de ce mouvement, comment il est aujourd’hui et surtout si il peut vraiment nous aider à accepter notre corps. Je vous donne mon avis et mon éclairage en tant que professionnelle de l’image corporelle et de l’Alimentation Intuitive et sensibilisée à la culture des régimes et la grossophobie.

C’est parti !🎉

Vous pouvez écouter l’épisode en lien avec cet article sur mon podcast Reset ton assiette !⬇⬇

Le mouvement body positive : ses vraies origines, sa définition et explication du concept

Le body positive : une révolution dans l’acceptation de soi

Le mouvement body positif représente une véritable révolution dans l’acceptation de soi et la libération des corps.

C’est l’affirmation selon laquelle, même si notre corps ne correspond pas aux normes imposées par la société, même s’il est considéré comme imparfait selon des critères standards, nous pouvons l’aimer, l’accepter et le montrer tel qu’il est, sans artifice.

Être body positive, c’est adopter une attitude positive envers son corps, abandonner la négativité et cultiver l’amour et l’acceptation de notre corps.

Quel que soit notre silhouette, notre morphologie, notre poids, etc.

Cette perspective, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est le fruit d’une évolution à partir d’un autre mouvement appelé le fat acceptance, né dans les années 60 aux États-Unis.

Un mouvement d’abord lié au mouvement “fat acceptance” contre la grossophobie, qui a évolué

Il s’est originellement formé pour lutter contre la grossophobie, le fat shaming et la stigmatisation des corps gros.

➡ En cessant de stigmatiser les corps gros, le mouvement a évolué vers une célébration de tous les types de corps, incarnant ainsi les racines du body positive tel que nous le connaissons actuellement.

Le body positive a évolué et le terme a été repris en 1996 par Connie Sobczak et Élisabeth Scott à la suite de la mort de la sœur de Connie, qui a développé des troubles du comportement alimentaire.

Connie a donc a créé le « body positive », enfin surtout l’organisation Body positive. Cette organisation a pour mission d’aider les gens à avoir une meilleure image d’eux.

Cette vision correspond plus au body positive qu’on connaît aujourd’hui qui montrer tous les types de corps et pas forcément des corps gros ou noirs comme dans ses origines dans les années 60.

Les controverses et différentes visions du mouvement body positive

Il existe une certaine controverse autour du body positive, divisant les opinions sur ses origines et son essence.

➡ D’un côté, certaines personnes affirment donc que le body positive tire ses racines du mouvement fat acceptance. Elles critiquent les personnes minces qui utilisent le terme pour exprimer leurs propres problèmes, suggérant que seules les personnes grosses devraient légitimement revendiquer le body positive.

Cette perspective crée une sorte de “guerre de chapelle”.

➡ D’un autre côté, il y a ceux qui soutiennent que le body positive, tel qu’on le comprend aujourd’hui, se concentre sur la libération de tous les corps, indépendamment de leur poids et corpulence, et encourage à afficher fièrement des caractéristiques considérées comme “imparfaites” par les normes sociétales, telles que la cellulite.

Cette controverse soulève des questions sur la véritable nature du mouvement et ses fondements. Bien que deux visions s’affrontent, chacune défendant sa propre interprétation du mouvement, il est important de reconnaître et de respecter les deux perspectives.

Peut-être qu’une clarification des termes, un changement de nom ou une meilleure compréhension de l’héritage du mouvement pourrait aider à apaiser ces tensions 🙏

Un mouvement inclusif aujourd’hui dénué de son caractère politique et sociétal

Le hashtag #BodyPositive sur Instagram présente en effet souvent des femmes blanches, minces et privilégiées qui mettent en avant leurs défauts, y compris la cellulite.

Cette représentation agace ceux qui sont davantage orientés vers le mouvement fat acceptance, car ils estiment que cela ne représente pas réellement leur expérience.

👉 Le problème réside également dans la visibilité accordée aux corps minces (qui sont déjà très visibles en temps normal) par le mouvement body positive qu’on connaît aujourd’hui, ce qui peut aggraver les inégalités de représentation.

Malgré le fait que ces femmes montrent leurs imperfections, elles restent dans une norme corporelle, créant ainsi une tension avec ceux qui défendent une approche plus inclusive du mouvement.

Cette dynamique soulève des préoccupations sur la visibilité et la représentation dans le cadre du body positive, qui, pour beaucoup, est devenu trop apolitique et insuffisamment axé sur la lutte contre la grossophobie.

👉 Il est essentiel de reconnaître ces nuances et de comprendre que, même parmi les personnes minces, les problèmes d’image corporelle existent, bien que la grossophobie systémique reste une réalité importante.

Ainsi, la diversité des expériences au sein du mouvement body positive doit être prise en compte pour une compréhension plus approfondie de ses origines et de ses enjeux actuels.

Une diversification des représentations du corps grâce au body positive

Le mouvement body positive a été marqué par une diversification des représentations corporelles.

Il met en avant des femmes de différents poids et tailles.

Des mannequins “plus size”, telles qu’Ashley Graham, ont émergé, montrant une diversité de corps, y compris des corps plus gros.

Ce changement est lié à l’évolution du Body Positive, où les corps se libèrent des normes traditionnelles de beauté, des photos de femmes minces et retouchées.

Des hashtags tels que “all bodies are good bodies” ont émergé, soulignant l’idée que tous les corps sont valables et méritent d’être célébrés.

En France, des hashtags comme “bikini ferme ta gueule” et “plus de 70 kilos et sereine” ont également contribué à cette libération des représentations corporelles.

Cependant, une controverse persiste quant à la place accordée aux personnes minces qui utilisent le hashtag Body Positive pour discuter de leurs “imperfections”.

Les dérives du mouvement

Le bopo washing : quand le body positive est utilisé à des fins commerciales

Les entreprises s’approprient rapidement le concept dès qu’il y a une “tendance”, et c’est précisément ce qui se produit avec le mouvement du body positive.

Bien sûr, à ses débuts, c’était louable de discuter du body positive, de promouvoir l’acceptation des corps.

Mais à présent, de nombreuses entreprises récupèrent ce mouvement pour en faire un outil marketing, cherchant à promouvoir leurs produits.

La campagne Dove en est un exemple marquant, mettant en avant des femmes racisées, des femmes plus size, et d’autres.

Bien que ces campagnes semblent reconnaître l’importance du body positive, il est difficile de nier qu’elles sont teintées par des motivations marketing.

Ce qui est particulièrement critiqué dans ces stratégies marketing, c’est que bien qu’elles utilisent le terme “body positive”, elles ne le font souvent que de manière superficielle.

Ces approches sont souvent qualifiées de “body positive washing”, où les marques adoptent un mouvement, similaire au “greenwashing” dans le contexte environnemental.

Sans réellement faire preuve d’un engagement sincère.

La soi disant inclusivité de certaines marques qui surfent sur le mouvement

Certaines marques de vêtements se disent inclusives et body positive.

Mais en réalité, elles limitent leurs tailles à la taille 44, excluant ainsi un grand nombre de personnes 😟

C’est ici que le problème du “body positive washing” se manifeste. Il s’agit essentiellement de reprendre le mouvement body positive en affirmant faussement que l’on embrasse toutes les tailles.

Mais en réalité, ces déclarations sont souvent trompeuses.

On dit, par exemple, “regardez, nous incluons des grandes tailles”, mais en réalité, la limite est floue et souvent mensongère.

C’est dommage, car cela dénature le mouvement body positif qui a des intentions louables.

Ces déclarations sont souvent teintées d’hypocrisie, et le schéma se répète inlassablement. C’est similaire à ce que l’on observe dans les magazines féminins.

Ils adoptent le discours du body positive en présentant, par exemple, une femme ronde dans un reportage dans le magazine, mais dès la couverture, c’est toujours une femme mince.

En parcourant les pages, on trouve des articles qui traitent de la perte de poids ou de la façon de se débarrasser de la cellulite.

C’est une fois de plus la schizophrénie comme je dis souvent des magazines féminins, mais ici, c’est clairement du “body positive washing”.

Le body positive : une approche censée libérer les corps…qui se focalisent trop dessus

Ensuite, abordons la troisième controverse, qui constitue le cœur même de cet article, et à mon avis, le nœud du problème avec le body positive.

Le body positive, bien que salutaire pour la libération des corps, présente un défaut majeur.

Comme je l’ai souvent souligné dans mon podcast, la diversité corporelle est cruciale, montrant des corps de toutes formes et tailles et ça fait du bien.

Cependant, le problème réside dans le fait que le body positive accorde trop d’importance au corps.

Célébrer son corps, le montrer, c’est bien, mais le problème est que ça génère une fixation excessive sur le corps lui-même.

On voit trop de corps dénudés, et cela crée une focalisation excessive.

Certes, célébrer son corps est une bonne chose.

Mais cela devrait s’accompagner de la reconnaissance que nous sommes bien plus que notre apparence physique.

Accepter son corps ne signifie pas s’aimer à 100%.

Le problème, à mon sens, est que le body positive semble trop insister sur cet amour complet du corps.

C’est comme s’il y avait une nouvelle injonction à adorer son apparence à chaque instant, à en faire des photos sous tous les angles, à la regarder constamment.

Or, nous sommes bien plus que notre corps.

Et il est parfois nécessaire de mettre de côté cette pression constante pour adhérer à une vision positive de notre apparence. La solution à cela, à mon humble avis, réside dans le mouvement du body neutrality.

Le body neutrality : une approche qui permet d’améliorer notre image corporelle et une alternative au mouvement

Être neutre envers son corps semble plus accessible que de chercher à être constamment positif, une tâche qui peut s’avérer complexe.

Cela consiste à reconnaître son corps comme un instrument.

Un vaisseau qui nous permet de faire des choses que nous apprécions, sans nécessairement l’adorer à 100%.

C’est un retour à la neutralité, à se dire que notre corps sert à certaines choses, que nous ne sommes pas forcément fans de lui à 100%, et c’est parfaitement ok !

En fin de compte, aimer son corps de manière inconditionnelle peut être trop exigeant pour beaucoup.

Le concept de body positive peut parfois véhiculer cette idée.

Il est crucial de ne pas trop se concentrer sur l’apparence physique, de ne pas constamment ramener tout à notre corps, et de ne pas croire que notre valeur réside uniquement dans notre apparence.

Voilàa pourquoi je trouve que le body neutrality offre une approche plus pertinente.

J’espère que cette réflexion sur le body positive vous a été utile, et si les questions liées à l’image corporelle vous intéressent, je propose un accompagnement et programme dédié pour vous accompagner dans l’acceptation de votre corps que vous pouvez retrouver ici.

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Et bien sûr je fais des accompagnements individuels en Alimentation Intuitive et image corporelle.

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