Aujourd’hui, nous allons parler de performance, de perfectionnisme et d’alimentation.
J’en ai déjà un peu parlé dans d’autres articles (et épisodes de mon podcast !) en expliquant qu’on perçoit de plus en plus notre alimentation comme une performance et une recherche de perfection, en grande partie à cause de la culture des régimes et de la sphère du fitness.
Cette vision nous pousse à diviser les aliments en « bons » et « mauvais », et même à associer notre propre valeur en tant que personne à ce que nous mangeons.
Je remarque souvent ce phénomène dans mes accompagnements quand vous venez me voir, surtout avec des personnes qui ont une relation troublée avec la nourriture ou qui sont en phase de guérison de TCA.
Cette approche performative de l’alimentation devient pour elles un critère de réussite, comme un examen à passer où il y a des aliments « autorisés » et d’autres à éviter.
Et ce perfectionnisme, je le constate fréquemment, est souvent lié à une éducation genrée dans laquelle on a été socialisée en tant que femme à toujours bien faire, ce qui peut renforcer ce besoin de perfection.
Pourquoi alors ce besoin de perfection et de performance en matière d’alimentation est-il problématique ?
Parce qu’il nuit à notre relation avec la nourriture et notre corps. Si vous êtes du genre perfectionniste, si vous voyez l’alimentation de manière très binaire — aliments bons versus mauvais — cet article est fait pour vous !😀
Pour écouter l’épisode de mon podcast Reset ton assiette correspondant c’est ici !⬇️
Bonne lecture !
La pression de la société dans notre vision de l’alimentation et la quête de perfection
L’alimentation comme performance
Notre société, et surtout la culture des régimes, impose une pression énorme pour voir l’alimentation comme une performance.
On attribue à la nourriture un rôle surévalué, voire surchargé de significations.
Bien sûr, l’alimentation est importante : elle peut influencer notre énergie, certaines pathologies, nos allergies. Il est essentiel de manger varié et nutritif.
Mais cette importance devient malsaine lorsqu’elle se transforme en pression rigide et loin de la nutrition bienveillante prônée par l’Alimentation Intuitive.
En réalité, on en vient à traiter la nourriture comme une compétition, presque comme un sport où il faudrait accumuler des « points ».
Le jugement par rapport à notre alimentation et perfectionnisme alimentaire
Et lorsque nous jugeons nos choix alimentaires, ou que nous avons le sentiment d’avoir mal mangé, cela entraîne de la culpabilité.
Ce phénomène est particulièrement fort dans la sphère du fitness, où l’alimentation est souvent cadrée par des règles strictes, des macros à respecter, des nutriments à optimiser.
Même le rééquilibrage alimentaire peut dériver vers une vision rigide et puritaine de la nourriture, où chaque aliment doit apporter quelque chose de « productif ».
Ce perfectionnisme alimentaire, très présent dans le discours social, conduit à une approche obsessionnelle.
On se met à considérer chaque aliment comme « bon » ou « mauvais » de manière binaire, ce qui finit par influencer notre estime de soi.
Manger sainement devient ainsi un gage de notre valeur personnelle, alors que « manger mal » nous fait nous sentir comme une « mauvaise » personne.
Une vision de l’alimentation comme mesure de notre identité et de notre valeur par rapport aux autres
Cela crée également une dynamique de performance vis-à-vis des autres, où l’on adopte des « rôles » alimentaires.
Par exemple, ramener un tupperware sain au travail peut nous donner une image de personne disciplinée et soucieuse de sa santé.
C’est comme si nous montrions une façade, un masque. Ce côté performatif, où l’on cherche à prouver notre valeur via notre alimentation, devient un rôle social.
Une rigidité et recherche de perfection entretenue par le discours nutritionnel ambiant sur l’alimentation
Bien sûr, l’alimentation a toujours joué un rôle culturel et identitaire. Elle reflète notre héritage, nos traditions, nos goûts familiaux.
Mais dans le contexte actuel, elle est devenue un moyen de valider notre valeur personnelle, et cela peut tourner à la pathologie.
Certaines personnes, influencées par des comptes de naturopathie ou de bien-être sur les réseaux sociaux, se mettent à suivre des règles alimentaires extrêmes, comme si leur identité dépendait de leur façon de manger.
C’est d’autant plus problématique qu’une telle approche enferme dans des comportements rigides.
Des personnes peuvent se sentir incapables de déroger à leur plan alimentaire habituel, et cela peut les isoler socialement.
Le danger de cette recherche de performance et de perfection dans notre alimentation
Des comportement rigides à l’origine de troubles alimentaires (orthorexie)
Ce phénomène est commun dans l’orthorexie, un trouble de l’alimentation où l’on devient obsédé par l’idée de manger sainement. L’alimentation saine se rétrécit à une liste de plus en plus réduite d’aliments, ce qui peut devenir très contraignant.
L’orthorexie, qui peut surgir d’une vision rigide de l’alimentation, révèle à quel point cette performance alimentaire est enfermante.
Parfois, en cherchant à « bien faire », on se prive de la liberté de manger pour le plaisir ou selon ses envies.
Cela introduit un stress et une obsession pour la performance nutritionnelle qui va à l’encontre de l’objectif initial de bien-être. En fin de compte, même si l’on cherche à manger sain pour sa santé, la santé elle-même ne se limite pas à ce que l’on mange.
Elle inclut également le bien-être mental et social, des aspects essentiels à notre équilibre.
La quête impossible de l’alimentation saine et parfaite
Enfin, le perfectionnisme s’exprime ici par cette quête de l’alimentation « parfaite », ce qui est un leurre car il n’existe pas de modèle alimentaire parfait.
Chercher à atteindre une alimentation irréprochable est souvent contre-productif et ne mène qu’à plus de frustration et de rigidité.
Parce que la perfection n’existe pas. Pas du tout, du tout, du tout.
Et surtout, on devient perfectionniste dans notre comportement alimentaire, dans notre propre alimentation, et dans la manière dont on répond aux besoins de notre corps. On se met à cocher des cases, et si toutes les cases ne sont pas cochées, ça ne va pas.
Cette mentalité perfectionniste envers notre alimentation, le fait de manger sainement tout le temps, etc., peut vraiment devenir un poison. Cela peut être un facteur de risque pour des troubles du comportement alimentaire (TCA), comme l’orthorexie, l’anorexie, etc.
Le perfectionnisme chez les femmes et l’alimentation
Le syndrome de la bonne élève chez les femmes
Ce perfectionnisme est aussi lié à notre identité de genre. En tant que femme, beaucoup d’entre nous sont perfectionnistes, car c’est ce que la société attend de nous.
On attend de nous que nous soyons parfaites, que ce soit en matière de beauté, ou dans nos rôles. Par exemple, si nous sommes mères, on nous pousse à être parfaites, si nous travaillons, on attend de nous la perfection dans notre activité, etc.
Depuis l’enfance, on nous demandait de bien faire, d’être gentilles, serviables, et ainsi de suite. Il y a toujours cette ombre de la perfection qui plane sur les femmes, comme si nous devions toujours être parfaites dans tout ce que nous faisons : dans nos mots, nos actes, nos productions, notre être, etc.
Le perfectionnisme dans les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) et les troubles de l’alimentation
Ce perfectionnisme peut aussi déclencher des troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie ou la boulimie, car l’alimentation devient un domaine où l’on cherche à atteindre un idéal de perfection — un objectif impossible. De toute façon, comme je le disais, la perfection n’existe pas.
J’aime bien appeler cela le « syndrome de la bonne élève ».
Ce syndrome peut se manifester dans d’autres domaines aussi. Par exemple, même lorsque l’on quitte les régimes et les restrictions et que l’on souhaite adopter une alimentation intuitive, ce syndrome de la bonne élève, en tant qu’il est souvent lié à notre identité de femme et à notre performance de genre, peut venir polluer notre processus de libération des TCA et notre démarche vers une alimentation intuitive.
Le perfectionnisme…même dans l’écoute de notre corps et dans l’Alimentation Intuitive !
Je le vois souvent avec mes clientes : elles deviennent perfectionnistes dans leur relation à l’alimentation. Elles s’écoutent, mais avec cette même approche rigide que la culture des régimes leur a inculquée.
Elles se disent qu’il y a une « bonne » et une « mauvaise » manière de s’écouter, qu’il y a des moments où elles se sont « bien » écoutées et d’autres où elles se sont « mal » écoutées, où elles ont « bien » pratiqué l’alimentation intuitive et d’autres non.
On reste ainsi dans la binarité que la culture des régimes nous a appris : noir ou blanc. On se juge selon que l’on coche ou non les cases de la « mangeuse intuitive parfaite ».
Cela maintient un schéma de jugement : si on écoute trop ou pas assez ses besoins, on se critique.
Challenger nos discours binaires, de perfection et de performance
Dans mes accompagnements en Alimentation Intuitive, je travaille pour sortir de cette vision binaire des choses. Je guide mes clientes vers plus de nuance et de flexibilité. Peut-être que vous vous reconnaissez dans ce que je dis, peut-être que vous vous dites « c’est tout moi, je suis perfectionniste, je suis dans la performance ! »
Si c’est le cas, invitez-vous à défier ces pensées binaires. Quand vous pensez, par exemple, « j’ai mal mangé aujourd’hui », ou « je ne me suis pas assez écoutée », challengez ces idées.
Demandez-vous quel est le problème de se donner un peu de grâce.
J’aime bien l’expression en anglais « give yourself some grace », qui signifie « donnez-vous un peu de grâce ». Peut-être que cela vous parle aussi. Accordez-vous de la grâce, de la latitude, un peu de répit. L’alimentation parfaite n’existe pas
La mangeuse parfaite n’existe pas !
La mangeuse intuitive parfaite n’existe pas. Ces idéaux sont des concepts de la culture des régimes et de la société patriarcale qui nous a imposé cette idée.
Alors, cessons de chercher cet idéal, et, au lieu de cela, demandons-nous ce que signifie pour nous « mal manger ». Est-ce vraiment si grave ? Quelle règle avons-nous transgressée ?
Si, par exemple, vous pensez ne pas vous être bien écoutée, dites-vous simplement : « Qu’ai-je appris de cette expérience ? » Peut-être que vous avez appris que lorsque vous avez très faim, vous mangez plus et dépassez votre satiété.
La prochaine fois, vous pourrez essayer de manger avant d’atteindre cet extrême. C’est tout, juste une expérience, sans jugement.
Pour se libérer de cette quête de performance et de perfection dans l’alimentation : l’Alimentation Intuitive peut vous aider !
Dans mes accompagnements en Alimentation Intuitive, je travaille beaucoup pour aider à déconstruire cette identité perfectionniste de « bonne élève » qui peut devenir oppressante. Cette recherche de perfection et de sainteté dans l’alimentation est une oppression que nous nous imposons à nous-mêmes
Cette obsession de l’idéal devient une camisole de force qui nous enferme dans une identité de plus en plus rigide et oppressante, et qui rend notre alimentation compliquée et oppressante.
Je reste à votre disposition si vous souhaitez un accompagnement individuel avec moi pour apaiser votre rapport à l’alimentation et au corps, ou rejoindre mon programme de groupe, Croque Madame !
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