La nutrition bienveillante et l’Alimentation Intuitive : voir la nutrition autrement

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Dans ce nouvel article, j’aimerais vous parler du concept de nutrition, la place qu’elle occupe dans notre alimentation et sa considération en Alimentation Intuitive.

Mais aussi la place qu’elle occupe dans notre société. Notamment cette interrogation, est-ce qu’elle n’est pas omniprésente ?
Est-ce qu’on parle trop de nutrition aujourd’hui ?

Comment envisager la nutrition sans forcément tomber dans la diet culture et en l’intégrant à l’Alimentation Intuitive ?

Ce sont tous ces questionnements, toute cette dimension que j’aimerais adresser dans cet article.

Bonne lecture !

Tu peux retrouver l’épisode correspondant du podcast ici (ou sur toute autre plateforme de podcast et streaming musical !) sur la nutrition et l’Alimentation Intuitive :

L’importance de la nutrition aujourd’hui

La cacophonie nutritionnelle : quand la nutrition tue la nutrition

Dans notre société actuelle, la nutrition est vraiment mise sur un piédestal.

On parle beaucoup de nutrition. Désormais, que ce soit dans la presse, dans les magazines, dans les émissions télé, dans les livres, sur les réseaux sociaux, avec la mode du Healthy sur Instagram, etc dans les recommandations qu’on a du gouvernement…

Dès qu’on parle de santé, on parle souvent de nutrition.

Mais quitte à en parler un peu trop…

Le sociologue Claude Fischler parle de cacophonie nutritionnelle pour désigner le fait que désormais, on entend tout et son contraire en termes de nutrition.

Il y a une « infobésité » par rapport à la nutrition. on peut entendre beaucoup de recommandations nutritionnelles un peu partout.

Parfois c’est dur de savoir à quelles informations se fier, qu’est-ce qui est vraiment bon pour nous…

On entend souvent le fait que beaucoup de gens ne savent plus quoi manger et comment manger. Et donc on se retrouve un peu perdu.

Par exemple, tout le monde a entendu que les aliments complets seraient mieux pour notre santé au niveau nutritionnel.

Ce serait plus intéressant de manger des fruits et des légumes que des pâtes blanches et des produits industriels. On a tous appris aussi qu’il fallait manger nos fruits et nos légumes, car c’était important pour notre croissance, pour notre santé globale, etc.

Ce qu’on apprend sur les aliments, sur leur composition, ce n’est pas faux en soi.

Le problème, c’est l’importance qu’on met au concept de nutrition, aux informations nutritionnelles, en dépit de notre plaisir, en dépit de nos envies. Cela peut provoquer de la peur, de l’anxiété.

Au final on mange que d’un point de vue « nutrition » et on oublie d’autres dimensions qui sont pourtant associées à l’alimentation.

La nutrition, une science jeune avec laquelle prendre des pincettes

Comme vous le savez peut-être, la nutrition est une science jeune, les origines de la nutrition remontent au 19e siècle.

Ça fait depuis les années 90-2000 qu’on parle vraiment de nutrition à proprement parler.

La jeunesse de cette science fait aussi qu’on n’est pas encore vraiment sûr de plein de choses, et qu’on découvre toujours plein d’autres.

On découvre de nouvelles choses quotidiennement sur les aliments, sur leur composition, sur leurs interactions…

 C’est pour ça que souvent on entend soit tout et son contraire ; ou bien des éléments qui se contredisent d’une année à l’autre, d’une décennie à l’autre.

Par exemple, pour ce qui est du sucre et du gras, il fut un temps où le gras était un peu diabolisé.

Maintenant, il a récupéré ses lettres de noblesse.

Car le gras, c’est important pour plein d’autres fonctions.

Maintenant c’est plutôt le sucre qu’on met dans le viseur et qui devient du coup plus préoccupant pour les gens d’un point de vue nutritionnel.

Je pense que vous avez tous entendu le fait que soi-disant le sucre blanc était addictif, que le sucre blanc était mauvais…etc.

Alors que le sucre ne rend pas addict ! Le sucre n’est pas une drogue, comme on a essayé de le prouver avec l’étude des rats de la cocaïne (j’en parlerai une autre fois)         

Il faut donc prendre beaucoup de pincettes avec les informations nutritionnelles qu’on entend.

La recherche de la santé, du “sain” et ses limites

Le nutritionnisme, quand l’alimentation est réduite aux nutriments qu’on ingère

Un autre problème, au-delà de la véracité des informations, est sur la vision des aliments.

On réduit vraiment les aliments à juste des nutriments. L’alimentation maintenant est vue d’un point de vue très médical, très mentalisée.

Et moins d’un point de vue plaisir ou juste pour ces autres dimensions sociales et culturelles.

Maintenant, l’alimentation est vue comme une façon de prendre soin de soi, de prendre soin de sa santé et est strictement vue comme cela.

C’est ce qu’on appelle le nutritionnisme, d’après le nutritionniste et chercheur Gyorgy Scrinis.  Le nutritionnisme est un réductionnisme nutritionnel selon lui.

Voici ses observations :

👉 Les aliments sont réduits à leurs nutriments

Gyorgy Scrinis dénonce par cela le fait qu’on voit les aliments comme des catégories, on se nourrit des aliments juste pour leur propriétés nutritionnelles.

C’est-à-dire que quand on va boire un verre de lait au lieu de dire « Bah voilà, je bois du lait, ça me fait du bien. J’aime bien la texture, j’aime bien le goût… »

On va penser : « Je bois du lait pour le calcium »

Ou si vous mangez des carottes, vous allez penser carotène et vitamine A etc

On va penser qu’aux vitamines et aux nutriments de l’aliment, sans penser à d’autres bienfaits qui sont au-delà de leurs propriétés nutritionnelles.

Mais les aliments sont plus que ça comme le rappelle Gyorgy Scrinis.

👉 Il n’y a pas qu’un seul nutriment dans un aliment

Un aliment déjà, ça a plus de nutriments qu’un seul. On réduit les aliments à la somme de leurs nutriments et souvent on les réduit à un seul nutriment. Par exemple la banane, on l’associe forcément au potassium et on oublie tout des autres bienfaits à côté. Pareil, le lait, c’est le calcium, etc. Parfois on se trompe même sur la catégorisation (exemple avec les épinards et le fer !)

👉 Les aliments interagissent entre eux

On oublie aussi que les aliments interagissent entre eux.

Au cours d’un même repas ou même dans notre propre bol alimentaire, dans notre estomac.

Ou même au cours de plusieurs repas.

C’est le cas par exemple des protéines végétales. On dit souvent d’associer les protéines végétales, avec des féculents pour avoir toutes la chaîne des acides aminés pour les protéines.

Et pour ça, on est pas obligés que ça soit juste dans le même repas. Cela peut être dans la même journée par exemple.

On voit donc les aliments isolés qui sont consommés juste à un instant T.

On oublie un peu les autres aliments qui sont consommés. L’alimentation est vraiment médicalisée.

👉 Chaque personne va métaboliser différemment les aliments

Ce qu’apporte les aliments dépend aussi de la façon dont les aliments sont métabolisés et de notre organisme.

Si votre voisin mange le même plat que vous, il ne va pas absorber les mêmes nutriments que vous.

On a tous un métabolisme différent, un organisme différent…

La limite de la nutrition, c’est qu’on n’est pas juste des souris de laboratoire.

On n’est pas juste des molécules, des interactions chimiques. Nous ne sommes pas dans un labo stérile.

On est des êtres humains en fait avec nos particularités individuelles.

👉 Les aliments ne sont pas des copies conformes

Les aliments sont vivants.

Dire telle pomme, à telle calorie, tel nutriment est faux car cela dépend de la variété de la pomme, de la pomme en elle-même.

Parce que toutes les pommes ne se valent pas, en fonction de la récolte, de la façon dont elle était cultivée, etc.

En fait, il y a plein de facteurs qui font qu’une pomme, même si vous allez regarder dans un tableau nutritionnel ces calories, ces nutriments…ce ne sera pas exact.

Pourquoi c’est important de connaître les limites de la nutrition

Pour prendre du recul par rapport à la nutrition, à l’information nutritionnelle.

Avec ce recul, ça nous permet aussi d’être plus flexible par rapport à soi.

Car le souci avec la nutrition, c’est qu’à force de le voir comme parole d’évangile, à force de voir son alimentation juste pour des raisons nutritionnelles, on perd le côté plaisir.

On oublie le côté « dimension sociale » de l’alimentation. On s’oublie nous-mêmes.

Parce que souvent, on a tendance à se dire « Bah voilà, je vais manger ça car c’est bon pour la santé car c’est à telle vitamine car ça a tels minéraux ».

Mais au final posez-vous ces questions :
« est ce que j’ai vraiment envie de cet aliment ? »

« Est-ce que vraiment il va nous faire du bien, que ce soit physiquement mais aussi mentalement ? « 

« Est-ce que c’est vraiment ça dont j’ai envie de manger ? »

« Est-ce que je n’en ai pas marre de manger tout le temps des légumes à tous les repas ? »

« Est-ce que je mange des légumes par automatisme au lieu de vraiment parce que je les aime ? »

Sans ces questions, on devient juste des robots qui ingurgitent des aliments parce que c’est marqué dans tel livre que c’était bien pour nous.

Et c’est dommage qu’en fait, l’alimentation devient juste quelque chose de mécanique et fait qu’on se dégoûte nous-mêmes.

Pour être plus flexible par rapport à son alimentation

En Alimentation Intuitive par exemple, on ne diabolise pas les informations nutritionnelles, on en tient compte.

Mais on prend en compte aussi nos envies, les besoins que notre corps a exprimés.

Si on commence à manger tels aliments parce que soi-disant ça fait une belle peau, parce que soi-disant ça fait des beaux cheveux alors qu’on n’a pas vraiment envie de les manger, on ne les aime pas tant que ça.

On se force, et ça enlève toute la dimension de plaisir, de l’alimentation.

Et surtout ça nous dégoute de plus en plus ces aliments et ça fait un cercle vicieux.

Qui est peut-être une sorte de restriction cognitive, en fait en se disant « Bah je vais manger ça parce que c’est bon pour ma santé, mais je n’en ai pas envie ».

On peut ensuite avoir une sorte de déficit de plaisir qui va être recherché dans d’autres prises alimentaires.

Et peut-être dans des compulsions si on est en restriction plus sévère.

Donc je dirais bien sûr que certains aliments sont plus intéressants que d’autres, mais il faut quand même être flexible.

Prendre ce recul là, prendre des pincettes avec les informations nutritionnelles et toujours se demander si ça nous va, à nous véritablement.

La nutrition bienveillante et l’Alimentation Intuitive

L’Alimentation Intuitive n’est pas anti-nutrition !

Dans l’Alimentation intuitive, on parle beaucoup de nutrition.

Enfin il y a tout un principe qui est dédié à la nutrition.

Bon, mais déjà on voit la nutrition en Alimentation Intuitive comme bienveillante.

Une nutrition plus basée sur nos ressentis, sur vraiment ce dont on a véritablement envie.

Cette vision est basée sur comment se sent dans notre corps, etc.

Plutôt que juste des informations extérieures qu’on applique à soi.

On va aussi se baser sur l’expérience et ce qu’on a vécu avec les aliments. Par exemple, vous savez pertinemment que quand vous mangez des oignons, vous ne digérez pas. Donc vous choisissez de réduire les oignons crus.

Car vous savez par expérience, par vos propres ressentis, que pour vous ce n’est pas l’idéal pour votre nutrition.

Je parle des oignons, mais ça peut être par exemple, quand vous mangez des bonbons que vous sentez mal après, vous allez peut-être éviter de manger juste des bonbons sans rien.

En fait, la nutrition en Alimentation Intuitive, c’est de l’expérimentation. C’est pas juste une règle que vous appliquez à vous-même qui est extérieure à vous.

Attention : la nutrition n’est pas la priorité quand on guérit d’une alimentation troublée ou de TCA

A noter que ce principe sur la nutrition est le tout dernier de l’alimentation intuitive (le dixième).

Et il y a une raison.
Si on est encore trop rigide avec son alimentation, si on a des TCA, des troubles du comportement alimentaire, une alimentation troublée…c’est difficile de faire la part des choses.

Incorporer la nutrition trop tôt en Alimentation Intuitive ou incorporer des informations nutritionnelles va peut-être être en cacophonie avec nos envies, avec nos besoins.

Et en fait, ça va peut-être perturber les premiers processus de l’alimentation intuitive.

Car quand on essaie de faire la paix avec son alimentation (et la plupart des gens se sont privés auparavant avant de commencer l’alimentation intuitive)

On va avoir envie de manger beaucoup de choses « interdites », ou choses pas forcément très intéressantes nutritionnellement parlant ou reconnues pour leurs propriétés nutritionnelles.

Donc  si on nous demande à ce moment-là de penser à sa nutrition, à la nutrition en général, ça va un peu interférer cette écoute.

On peut se dire « Ah bah non mais là, je vais manger trop de choses industrielles. Il faut vraiment que j’arrête »

Et ce n’est pas ce qu’on veut à cette période car cela va recréer une forme de restriction cognitive. Les informations nutritionnelles vont être « trigger » (déclencher des émotions ou certaines pensées critiques)

On peut recréer de la restriction cognitive avec la nutrition

Ce focus sur la nutrition va entrer en interférence avec le processus de paix avec l’alimentation en Alimentation Intuitive.

On ne va pas être totalement serein et émotionnellement neutre avec TOUS les aliments comme on le travaille en Alimentation Intuitive.

Car oui c’est important de travailler à être neutre avec un brocoli.

Mais aussi avec du chocolat sur le long terme.

Et donc cela passe par les réintégrer et les remanger. Quand on aura fini de les réintégrer, qu’on en aura bien mangés, qu’on ne se sentira plus hors de contrôle avec ces aliments : là on peut envisager de remettre de la nutrition mais de manière bienveillante.

Puis parfois, remanger les anciens aliments interdits, voire beaucoup pendant une période, est aussi un pas pour notre santé, notamment mentale.

Il faut aussi garder à l’esprit que la nutrition est une histoire de long terme. C’est ce qu’on veut en Alimentation Intuitive.
Ce n’est pas juste en un repas ou même plusieurs mois d’un certain régime alimentaire qu’on devient forcément carencé etc.

La nutrition et l’Alimentation Intuitive : de la flexibilité avant tout

Manger varié, la clé de la santé et de la nutrition

Au final est-on en meilleure santé quand on est au régime ou dans un rééquilibrage ?

Si vous avez fait des régimes ou des rééquilibrages, vous en avez déjà peut-être soupé un max d’informations nutritionnelles.

Et vous avez peut-être observé que niveau santé mentale, c’était pas trop ça.

Et peut-être niveau physique non plus, car des fois, on abuse des légumes.
Ou bien on ne mange pas assez de féculent et du coup on a pas assez d’énergie etc… sous prétexte de suivre des recommandations nutritionnelles.

Il y a beaucoup de choses qu’on a diabolisé dans la culture des régimes.
Qu’on a occulté au profit d’autres aliments, et qui ont des répercussions sur notre santé mentale et physique.

Pour moi, la nutrition, les informations nutritionnelles, c’est bien à garder en tête. Mais ça n’a pas à devenir des règles extérieures rigides.

Ça ne doit pas devenir des principes qui deviennent paroles d’évangile en fait.

Le plus important c’est de manger varié, de tout. Niveau nutrition, c’est le plus intéressant.

Et de penser long terme, en étant flexible. Arrêter de trop se culpabiliser, arrêter de trop se responsabiliser en se disant « Ah là là, mais vraiment mon alimentation c’est vraiment la base de ma santé ! »

Comme je vous l’avais déjà expliqué, la santé a de nombreux facteurs.
La nutrition et l’alimentation, il le sommeil, nos habitudes de vie, notre génétique, notre environnement etc.

C’est bien de vouloir mieux s’alimenter – mais ça ne doit pas devenir une fixette ou un nouveau trouble comme l’orthorexie (personnes obnubilées par le fait de manger sain).

La santé ne se joue pas que sur ce qu’on mange, n’en déplaise à certains.

La nutrition doit servir à notre santé, pas la détraquer !

La nutrition, c’est important : c’est utile d’intégrer des informations nutritionnelles pour faire des choix éclairés.

Mais la nutrition ne doit pas devenir une nouvelle religion ou une nouvelle obsession.

Restez flexibles, et faites des choix pour VOUS, votre santé à vous.
Selon vos besoins comme on le voit en Alimentation Intuitive.

N’oubliez pas que l’alimentation a une dimension sociale, culturelle etc que la nutrition ne couvre pas forcément.

La nutrition ne doit pas devenir un nouveau régime.

Comme le dit Jean Philippe Zermati en stipulant qu’au final la population entière est au régime.
A force de suivre des recommandations nutritionnelles qu’on entend du PNNS ou du programme national nutrition santé, etc (livre “Osez Manger”)

A force d’appliquer au pied de la lettre tout ce qui nous est dit, on s’oublie, on ne s’écoute plus.
Et au final, ça devient un régime.

Même si soit disant c’est bon pour la santé.

Notre santé mentale est mise à mal et peut-être notre santé physique aussi dans certains cas.

Donc, comme d’habitude, restez flexible, restez à l’écoute de vos besoins, de vos envies !

Si tu veux savoir comment je peux t’aider à manger de manière plus intuitive, sans restriction et en prenant soin de ta santé, je t’invite à consulter mes accompagnements !

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