Les envies de manger et les émotions en Alimentation Intuitive

Manger ses émotions : est-ce “normal” ?
Peut-on manger par émotions dans un comportement alimentaire serein ?

La culture des régimes et la société tendent à diaboliser nos envies de manger émotionnelles.

On “mange nos émotions” et on devrait tous se condamner pour ça.
Mais la réalité est bien plus complexe que ça !🤷‍♀️

Les envies de manger émotionnelles, l’alimentation émotionnelle, la place des émotions en Alimentation Intuitive ou dans notre alimentation…c’est ce que nous allons aborder sans plus attendre !😉

Pour retrouver la version audio de cet article, vous pouvez trouver l’épisode ici 🎧 :

Bonne lecture !🥰

On ne mange pas que par faim mais aussi par envies ou par émotions !

Déjà, il est essentiel de rappeler qu’on ne mange pas que par faim physiologique pure.

Parlons de la “faim hédonique” que j’évoquais dans l’article sur la faim.

Elle se définit par le plaisir que l’on prend à manger, au-delà de la simple nécessité biologique.

On a tous eu ces moments où l’on a soudainement envie de dévorer quelque chose qui nous a l’air très bon, non pas parce que notre corps réclame de l’énergie, mais simplement parce que l’idée de savourer cet aliment nous fait plaisir.

Ces envies “gourmandes” peuvent être liées à la faim biologique, comme lorsque vous avez faim et que vous avez soudainement une envie irrésistible de pâtes.
Ou alors, elles peuvent apparaître sans réel creux dans l’estomac, du genre “Je n’ai pas faim, mais je rêve d’une barre chocolatée, d’un yaourt ou d’autre chose à me mettre sous la dent 😉”

C’est carrément OK, et même plutôt sympa, car ces envies de manger sont ce qui nous pousse à découvrir de nouvelles saveurs et à satisfaire nos papilles.

Imaginez si vous aviez faim, mais que vous n’aviez aucune envie de manger quoi que ce soit.
Vous ne seriez probablement pas motivé pour chercher de la nourriture non ?👀

Ce sont nos envies qui nous guident vers la cuisine ou le frigo en quête de nourriture pour notre survie.

Les envies de manger spécifiques (rassasiement sensoriel spécifique)

Parfois, nos envies sont même là pour nous aider à atteindre un rassasiement spécifique, à combler un besoin précis de satisfaction.

C’est comme si notre corps disait : “Hé, j’ai envie de quelque chose de sucré, ou de gras, ou protéiné ou qui a tel ou tel nutriment” Et devinez quoi ? Écouter cette petite voix intérieure est tout à fait normal et indiqué !👍

Notre corps nous parle : Il nous invite à explorer de nouvelles saveurs, à vous régaler et à prendre du plaisir à chaque fois.

“Je mange mes émotions” : C’est normal d’avoir ces envies !

Bien sûr, c’est tout à fait normal d’avoir ces envies de manger, même quand la faim n’est pas au rendez-vous.

Pour mieux comprendre ce phénomène, jetons un coup d’œil à ce que nous dit Alicia Sicardi dans son livre “L’Alimentation Intuitive”, qui est chercheuse en nutrition.
Elle souligne que les circuits qui régulent notre comportement alimentaire sont étroitement liés à ceux qui génèrent nos émotions. C’est comme si tout était connecté dans notre corps.

Donc, en fin de compte, les envies de manger en général peuvent être qualifiées d’émotionnelles, car nos émotions jouent un rôle crucial dans ces moments.

En fait, il n’y a pas de distinction nette entre émotions agréables ou désagréables (positives ou négatives) dans ce contexte. Nos émotions, qu’elles soient de joie ou de tristesse, peuvent influencer notre désir de manger et ce n’est pas un mal.

Donc, il est carrément OK de manger en réaction à nos émotions, et ça, le GROS (le Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) le redit aussi.
L’essentiel, c’est de comprendre comment nous réagissons à ces envies de manger et dans quel contexte elles adviennent. En d’autres termes, tout dépend de notre comportement et de nos mécanismes vis-à-vis de ces émotions.

C’est même normal de réguler nos émotions par la nourriture. La nourriture a cette fonction !

Nos circuits hormonaux et émotionnels sont connectés, ce qui signifie que nos émotions peuvent influencer nos sensations de faim et nos envies de manger. Par exemple, vous pourriez être stressé et avoir une envie soudaine de chocolat pour vous réconforter 🍫

Ou bien, si vous êtes dans une ambiance festive avec des amis, vous pourriez avoir envie de partager une glace pour célébrer d’être en leur compagnie 🍨

Attention à ne pas juger nos émotions

D’ailleurs, permettez-moi de remettre en question l’idée de “positif” ou “négatif” en ce qui concerne les émotions.

Un philosophe sociologue du nom de Fabrice Midal que j’aime beaucoup, propose plutôt de considérer les émotions comme agréables ou désagréables, ce qui évite les connotations positives ou négatives.

Cela dit, pour cet article, je vais continuer à utiliser les termes “positif” et “négatif” pour plus de clarté car le commun des mortels connaît cette dichotomie lol.

En fin de compte, peu importe que nos émotions soient perçues comme positives ou négatives, car elles ont naturellement un impact sur notre comportement alimentaire.

La prochaine fois que vous aurez une envie de manger en réaction à une émotion, sachez donc que c’est parfaitement normal. C’est ce qu’on appelle la “faim émotionnelle fonctionnelle“, car elle peut être vécue de manière sereine. C’est quand elle est dysfonctionnelle que là il y a peut-être des choses à observer et à travailler.

Comprendre notre alimentation émotionnelle quand elle n’est pas fonctionnelle en Alimentation Intuitive

Accueillir ses émotions sans jugement

Bien sûr, en Alimentation Intuitive, on aborde le sujet des émotions et des envies de manger liées aux émotions.

Mais disons que ça peut ne pas être serein lorsque la nourriture devient notre unique échappatoire émotionnel.

Lorsque vous ne prenez pas le temps d’accueillir vos émotions, mais que vous les refoulez ou tentez systématiquement de les anesthésier, cela peut être problématique à bien des égards.

Cela s’applique à de nombreuses situations, de l’anxiété chronique à d’autres troubles.

L’une des principales difficultés réside souvent dans le fait que nous n’accueillons pas nos émotions.

Au lieu de les accepter, nous essayons de les éviter parce qu’elles sont inconfortables ou douloureuses. Nous cherchons alors des moyens de les anesthésier mentalement, et la nourriture peut devenir l’une de ces échappatoires. Cependant, cela peut prendre d’autres formes, comme l’abus du sport, de l’alcool, de la cigarette, ou d’autres mécanismes de défense similaires.

Il est donc important de ne pas se blâmer en disant : “Je mange tout le temps à cause de mes émotions.”
Au lieu de cela, nous devrions nous demander comment accueillir nos émotions, comment les vivre pleinement, et comment les accepter, au lieu de chercher constamment des moyens de les compenser ou de les anesthésier.

C’est un peu comme si vous aviez une plaie et que vous mettiez un pansement à chaque fois, au lieu de chercher à guérir la blessure à sa source.

Creuser nos envies de manger émotionnelles

Alicia Sicardi explique également qu’à force de conditionner notre esprit et notre corps à recourir à la nourriture chaque fois que nous ressentons une émotion désagréable, nous renforçons ce lien.

Cette réponse alimentaire devient de plus en plus intense, jusqu’à ce qu’elle se manifeste sous forme de compulsions alimentaires à part entière.

Donc, dans tous les cas, ignorer ses émotions n’est jamais une bonne solution.

En fin de compte, il s’agit de trouver des moyens plus sains et plus constructifs d’appréhender et de gérer nos émotions, au lieu de les refouler ou d’utiliser systématiquement la nourriture.

Cela peut être un voyage vers une meilleure compréhension de soi et de nos émotions, et vers une relation plus apaisée avec la nourriture.

Bien sûr, il est toujours préférable d’accueillir nos émotions et de chercher à comprendre pourquoi nous ressentons ce que nous ressentons. Pourquoi nous nous sentons bien ou mal, cela ne passe pas nécessairement par la nourriture. Il existe de nombreuses pratiques de self-care qui peuvent nous aider dans ce cheminement 😁

Développer d’autres moyens d’accueillir ses émotions

Le self-care, ce n’est pas simplement prendre un bain moussant, même si cela peut en faire partie.

Cela peut être aussi simple qu’écouter de la musique, passer un appel à quelqu’un que l’on aime, faire une promenade, ou toute autre activité qui nous aide à mieux gérer nos émotions 🙏

Parfois, il suffit de prendre un moment pour réfléchir à pourquoi nous ressentons ce que nous ressentons, ou même simplement laisser nos émotions s’exprimer pleinement. Cela peut signifier pleurer lorsque nous sommes submergés par des émotions frustrantes ou tristes.

D’autres pratiques, comme la méditation, le yoga ou d’autres techniques de pleine conscience, peuvent également être utiles pour accueillir et vivre nos émotions 🧘‍♀️

Ces pratiques nous aident à nous poser et à laisser nos émotions nous traverser d’une manière saine, en les accueillant et en les ressentant pleinement.

Être bienveillant avec soi et s’observer quand on mange ses émotions

Il est essentiel d’être bienveillant envers soi-même dans ce processus. Si vous remarquez que vous avez fréquemment des envies de manger émotionnelles, et qu’elles sont intenses, cela peut être le moment de vous poser des questions.

Qu’est-ce qui a déclenché ces émotions ? Dans quel état d’esprit suis-je actuellement ? Quelles sont les raisons sous-jacentes à ces réactions émotionnelles ?

C’est un travail en profondeur qui nécessite de la curiosité envers soi-même, afin de mieux comprendre pourquoi nous réagissons de telle ou telle manière. En fin de compte, cela nous aide à développer une relation plus saine avec nos émotions et notre alimentation.

Attention à la diabolisation de l’alimentation émotionnelle

Je tiens à souligner un point essentiel ici.

Dans le domaine de l’Alimentation Intuitive et de la “gestion” (que j’aime pas ce mot) des émotions liées à la nourriture, il y a souvent une tendance à condamner ou à stigmatiser l’alimentation émotionnelle.

Pourtant, laissez-moi vous dire que, de mon point de vue, manger par émotion n’est pas nécessairement un problème en soi. Tout dépend du contexte et de la façon dont cela affecte votre relation à la nourriture.

Comme je l’ai expliqué précédemment, nos émotions sont intimement liées à notre comportement alimentaire. Il est normal d’éprouver des émotions positives ou négatives qui influencent nos choix alimentaires. Cela fait partie de l’expérience humaine. Cependant, ce qui compte vraiment, c’est la manière dont nous percevons ces émotions et ces envies de manger.

Et on occulte parfois la vraie cause du comportement, qui réside souvent dans la restriction alimentaire.

Lorsque nous nous restreignons trop, que ce soit en suivant un régime strict ou en interdisant certains aliments, cela peut générer des émotions négatives telles que le stress, l’anxiété et la frustration.

Cette restriction cognitive, qui consiste à avoir des pensées obsessionnelles concernant la nourriture, peut entraîner des envies intenses de manger des aliments interdits, comme des aliments sucrés ou gras.

Les compulsions ou envies de manger émotionnelles cachent parfois une restriction

Ces envies ne sont pas nécessairement liées à des émotions, mais plutôt à une privation alimentaire excessive qui est révélée par une émotion qui déclenche cette prise alimentaire. Il est donc important de ne pas tout mettre sur le dos des émotions et de ne pas les rendre responsables de tous les problèmes alimentaires.

Le fait de ne pas atteindre son quota calorique ou de plaisir de la journée fait qu’on peut avoir des compulsions qui s’apparentent à des envies de manger émotionnelles.

Investiguer en profondeur les raisons sous-jacentes à nos comportements alimentaires est la clé pour avancer.

Il est normal de ressentir du stress lorsque l’on suit un régime strict, de se sentir anxieux face à un ensemble complexe de règles alimentaires, ou de se sentir mal lorsque l’on ne respecte pas ces règles. Toutes ces émotions peuvent être liées à la restriction alimentaire, et il est important de reconnaître ce lien.

Les émotions, les envies de manger et l’Alimentation Intuitive

Je tiens donc à conclure sur le fait que manger par émotion n’est pas un comportement alimentaire anormal en soi. En fait, c’est une partie tout à fait naturelle de l’expérience humaine. Nos émotions, qu’elles soient positives ou négatives, peuvent influencer notre comportement alimentaire. C’est une réaction normale.

Pensez-y de cette façon : nos émotions font partie intégrante de qui nous sommes. Elles sont une palette de sentiments et de réactions que nous ressentons face aux événements de la vie. Il est tout à fait normal que ces émotions puissent se refléter dans notre alimentation de temps en temps 😉

Cela dit, si vous avez l’impression que vos émotions interagissent de manière excessive avec votre alimentation au point de provoquer un comportement alimentaire non fonctionnel ou pathologique, il peut être judicieux de prendre du recul et de vous interroger sur les raisons sous-jacentes à ces interactions et de consulter quelqu’un de spécialisé.

Au lieu de condamner ces émotions ou de les rendre responsables de tous nos problèmes, il est important d’examiner de manière approfondie comment la restriction alimentaire peut influencer nos émotions et nos envies de manger.

En comprenant mieux cette dynamique, nous pouvons travailler à développer une relation plus saine et intuitive avec la nourriture.

Rappelez-vous donc que manger par émotion n’est pas un comportement à condamner !

Mais plutôt à comprendre et à envisager de manière bienveillante dans le contexte d’un comportement alimentaire intuitif et serein 👍

Si vous avez envie d’être accompagnée pour une relation plus sereine avec vos émotions, votre alimentation, contactez-moi ou regardez mon accompagnement individuel, mon offre de séance unitaire !)

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