Addiction à la nourriture : mythe ou réalité ? + comment faire si vous pensez être accro

Aujourd’hui, je souhaite aborder le sujet de l’addiction à la nourriture, car si j’ai déjà évoqué l’addiction au sucre dans un de mes précédents articles (que je vous invite à lire ici), je n’ai pas encore abordé en profondeur l’addiction à la nourriture en général 🧐

Car oui, beaucoup de personnes se déclarent en effet accros à la nourriture, en particulier aux produits transformés. Ils assimilent parfois la nourriture à une drogue, une dépendance, similaire à l’alcool ou à la drogue.

Dans cet article, je reviens sur cette idée controversée, pour discuter de la réalité de l’addiction à la nourriture, de son existence et de ses implications. Alors, est-ce que cela existe réellement, l’addiction alimentaire ?

Peut-on véritablement être accro à la nourriture, à certains aliments autres que le sucre ? C’est ce que nous allons explorer ensemble.

Alors, prêts ? Let’s go !

Vous pouvez écouter l’épisode en lien avec cet article sur mon podcast Reset ton assiette !⬇⬇

La déconstruction du mythe de l’addiction alimentaire

Peut-on réellement être addict à la nourriture ? La notion d’addiction alimentaire

Cette question suscite souvent le débat, car c’est parfois bizarre de parler d’addiction à quelque chose qui est essentiel à notre survie, comme l’est la nourriture 🍕

Car oui, déjà, il est vrai que nous sommes dépendants de la nourriture, car elle est indispensable à notre existence.

Si nous ressentons une certaine dépendance à l’égard de l’alimentation, c’est simplement parce qu’elle est vitale pour nous maintenir en vie.

Cependant, cette notion d’addiction alimentaire a été largement explorée par les scientifiques, notamment depuis la seconde moitié du XXe siècle.

Avec l’augmentation des cas d’obésité et le nombre de personnes à un poids plus élevé, cette question a pris une importance croissante (car on pense vite que les personnes ayant un poids élevé sont forcément des gens qui mangent beaucoup et sont addicts à la nourriture, cf mon article sur la grossophobie 😅)

Je rappelle d’ailleurs ici qu’il faut prendre la montée de l’obésité sous un angle plus large et de ne pas se limiter à une vision simpliste du rapport entre poids et santé.

Je vous invite d’ailleurs à lire mon article sur ce sujet pour une perspective plus nuancée 🙏

Les travaux scientifiques sur l’addiction à la nourriture : La Yale Food Addiction Scale

Certains chercheurs se sont donc penchés sur la question de savoir si l’obésité et le surpoids pourraient être liés à des addictions alimentaires.

En 2009, plusieurs psychologues de l’université de Yale ont développé un questionnaire appelé l’échelle d’addiction alimentaire de Yale, également connu sous le nom de Yale Food Addiction Scale.

Ce questionnaire visait à évaluer si l’addiction à la nourriture pourrait être reconnue comme un trouble mental et être incluse dans le DSM, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 👩‍⚕️

Ce manuel est largement utilisé pour diagnostiquer diverses conditions mentales (actuellement nous sommes à la version 5).

Même si ce questionnaire est un outil, il est important de comprendre les tenants et aboutissants de cette approche et les limites de cette étude sur l’addiction alimentaire et la réalité.

Les limites de la recherche sur la question de l’addiction alimentaire

Les psychologues de l’université de Yale, créateurs du questionnaire sur l’addiction alimentaire, ont eux-mêmes souligné les limites de leur recherche 🤷‍♀️

Ils ont admis que leur questionnaire ne pouvait pas prouver l’existence de l’addiction alimentaire en tant que telle, mais qu’il pouvait servir d’outil pour évaluer les comportements addictifs liés à la nourriture (et c’est ce qu’il est !)

Cette nuance est essentielle à comprendre, comme je l’ai expliqué dans l’article sur l’addiction au sucre.

Tout comme l’addiction au sucre, l’addiction à la nourriture en tant que telle n’est pas reconnue, mais certaines personnes peuvent développer des comportements qui ressemblent à une addiction (un comportement dit “addictif”)

Cependant, une limitation majeure de leur étude est qu’elle n’a pas exploré les antécédents de régimes alimentaires des participants.

En gros, les chercheurs n’ont pas examiné si les personnes ayant des comportements alimentaires addictifs avaient des antécédents de régimes restrictifs, ou étaient actuellement en restriction alimentaire…alors que c’est hyper important car c’est souvent un lien qu’on retrouve dans la restriction cognitive et les compulsions.

Pourquoi vous pensez être addict à la nourriture

Les régimes et la restriction : la cause principale de cette sensation d’addiction

La principale cause à désigner concernant l’émergence de ces comportements addictifs serait les régimes et les tentatives de restriction.

Ces restrictions, qu’elles soient imposées par la personne elle-même ou par des régimes, peuvent induire un comportement addictif à la nourriture.

Ainsi, lorsque l’on parle d’addiction à la nourriture, il est important de reconnaître que ce comportement n’est pas nécessairement causé par les aliments eux-mêmes, mais plutôt par les expériences passées et présentes de restriction alimentaire, notamment à travers les régimes suivis.

C’est ce par quoi le corps est passé qui donne cette propension à tomber dans un comportement “addictif”.

Cette perspective éclaire beaucoup sur la question, car elle remet en question non seulement l’existence de l’addiction alimentaire en tant que telle, mais aussi la nature des comportements alimentaires jugés addictifs et d’où ils viennent.

C’est similaire à ce que j’ai expliqué dans l’article et l’épisode sur l’addiction au sucre : les personnes qui se disent “addict au sucre” sont souvent celles qui se privent de sucre ou qui l’éliminent complètement de leur alimentation.

Le contrôle crée en retour cette sensation de ne pas pouvoir se contrôler/d’être incontrôlable face à la nourriture

Si on revient à l’exemple du sucre, les préjugés sur le sucre jouent un rôle important dans ce phénomène.

Les personnes ayant de forts préjugés sur le sucre se retrouvent souvent dans des situations où elles consomment beaucoup de sucre (enfin, de produits sucrés…).

Cela découle d’une réponse biologique du corps : lorsque quelque chose est interdit, la chose en question devient plus attirante (par peur d’en manquer après et de faire des “réserves”)

L’addiction à la nourriture fonctionne de la même manière. Les régimes alimentaires imposent des restrictions sur certains aliments, les rendant ainsi plus attrayants.

Lorsque l’accès à ces aliments est finalement autorisé, il y a souvent un effet rebond et une surconsommation 🥐🍞

Ainsi, les personnes peuvent se percevoir comme étant accro à la nourriture, alors qu’en réalité, ce sont les restrictions imposées par les régimes qui créent ce sentiment.

Le mécanisme de récompense par la nourriture est entretenu et favorisé par les régimes et restrictions

Lorsque nous mangeons, nos circuits de récompense s’activent, ce qui est un mécanisme biologique inné.

Ce système a été conçu par le corps humain pour nous inciter à manger, car sans cette récompense, nous ne ressentirions pas le besoin de nous nourrir.

Les restrictions alimentaires augmentent d’ailleurs la valeur de récompense des aliments (qu’on dit “mériter”) mais cela ne constitue pas une véritable addiction.

Il s’agit plutôt d’une réaction compensatoire à la privation, ce qui entraîne un effet rebond, comme je l’ai expliqué précédemment. En résumé, ce ne sont pas les aliments en eux-mêmes qui sont responsables de cette dynamique.

Il est important de comprendre que ce ne sont donc pas les aliments en eux-mêmes qui sont addictifs, mais plutôt les contraintes imposées par les régimes.

Certains aliments ne nous rendent-ils pas addicts ?

Le cas des aliments industriels et le « bliss point »


La tentation est grande de tomber dans le piège de dire que c’est (uniquement) l’alimentation elle-même qui crée ce phénomène de comportement addictif.

Cependant, il est également crucial d’aborder les croyances entourant certains aliments, notamment les produits industriels.

Beaucoup de gens affirment que ces produits sont conçus pour susciter une dépendance, avec l’ajout délibéré de substances similaires à des drogues pour augmenter leur attrait.

Certains évoquent même l’idée de “bliss point”, une combinaison idéale de gras, de sucre et de sel qui stimule nos papilles et nous incite à consommer davantage.

Cette théorie suggère que les fabricants travaillent sans relâche pour atteindre ce point où nous ressentons un plaisir extrême en mangeant leurs produits, nous incitant ainsi à en consommer plus 🍩🍩🍰

Même si cette théorie n’est pas totalement à jeter aux orties, il est essentiel de rester critique face à de telles affirmations.

C’est important de garder à l’esprit que notre relation avec la nourriture est influencée par de nombreux facteurs, notamment nos habitudes alimentaires, nos émotions et nos perceptions.

Le but de l’industrie agroalimentaire : vendre des produits que les consommateurs apprécient…

Après bien sûr que l’industrie agroalimentaire a pour objectif principal de satisfaire les préférences des consommateurs.

C’est une évidence économique : des produits qui ne plaisent pas ne se vendront pas 🤷‍♀️

Dans cette optique, la notion du “bliss point” n’est pas absurde.

Il est tout à fait compréhensible que les fabricants cherchent à formuler leurs produits de manière à ce qu’ils stimulent agréablement nos papilles gustatives, nous incitant ainsi à les acheter et à les consommer de façon répétée.

Cependant, cette démarche n’est pas nécessairement “extrême”.

Toutes les entreprises, qu’elles soient de grande envergure ou plus modestes, s’efforcent de proposer des produits répondant aux attentes des consommateurs.

Cette réalité de l’industrie alimentaire reflète l’importance de la recherche et du développement dans la création de nouveaux produits ainsi que dans l’amélioration continue de ceux déjà existants.

Et il n’y a rien de “mal” là dedans (même si on gagnerait à avoir des produits moins sucrés ou avec des ingrédients de meilleure qualité, c’est sûr !)

…mais attention au « complotisme » et à la banalisation du mot « addiction »

Loin de moi l’idée d’être naïve – toutefois il est important de garder une perspective réaliste sur la question.

Affirmer que nous sommes manipulés de toutes parts par une sorte de potion magique concoctée par les industriels pour nous rendre accros à leurs produits semble assez extrême (surtout dans un pays régulé comme le nôtre !).

Et puis, dire que ces aliments sont une drogue reviendrait à mal comprendre ce qu’est réellement une addiction.

Les personnes dépendantes à l’alcool ou aux drogues sont celles qui en consomment régulièrement et en grande quantité, et dont le sevrage (et la consommation !) peut entraîner des conséquences graves, voire dangereuses, sur leur santé physique et mentale.

En comparaison, le fait de ressentir une légère tristesse ou tension lorsqu’on ne peut pas consommer nos biscuits préférés pendant une semaine ne relève pas du même ordre de gravité. Il est donc important de faire la distinction entre l’appréciation d’un produit alimentaire et une véritable dépendance 🤷‍♀️

Si une formule magique rendait les aliments addictifs, il est fort probable que tous les industriels l’utiliseraient pour maximiser leurs ventes.

Mais soyons réalistes, cela relève davantage du scénario de science-fiction que de la réalité.

En effet, il est peu probable que chaque aliment soit délibérément rendu addictif par les fabricants (je pense que ça se finirait par se voir un peu 😅).

Il est vrai que certains aliments sont conçus pour être particulièrement savoureux afin de plaire aux consommateurs, mais cela ne signifie pas qu’ils sont systématiquement addictifs 😏

Attention donc aux discours aux tendances complotistes qu’on peut trouver parfois dans certains contenus bien-être ou nutrition.

Se débarrasser de « l’addiction » à la nourriture : travailler sur son comportement alimentaire avec l’Alimentation Intuitive

Comme nous l’avons vu précédemment, diaboliser certains aliments et se priver constamment peut effectivement conduire à une consommation excessive lorsqu’on y cède enfin.

Cette sensation de “perte de contrôle” peut alors être interprétée comme une addiction, alors qu’il s’agit simplement d’une réaction normale à la restriction alimentaire.

En fin de compte, adopter une approche intuitive de l’alimentation, qui consiste à écouter ses signaux de faim et de rassasiement notamment,

peut aider à éviter ce genre de comportements compulsifs et à développer une relation plus saine avec la nourriture ✌

Quand on écoute ses signaux et qu’on ne se restreint : on ne sent plus « addict » à la nourriture

En effet, un mangeur intuitif écoute les signaux de son corps et mange en fonction de ses besoins physiologiques et de ses envies, sans se sentir contraint par des règles strictes ou des interdictions alimentaires.

Si un mangeur intuitif consomme des chips ou un autre aliment plaisir (ou toute autre “play food”), il le fait parce qu’il en a envie et qu’il prend plaisir à le déguster, mais cela ne signifie pas qu’il en devient addict ou qu’il se sent obligé de consommer cet aliment de façon récurrente.

En revanche, une personne souffrant d’une addiction alimentaire/d’un comportement addictif ressent un besoin compulsif de consommer certains aliments. Même lorsque cela va à l’encontre de ses désirs ou de ses besoins physiologiques.

Cette personne peut avoir du mal à contrôler sa consommation, se sentir dépendante de certains aliments et ressentir une détresse significative liée à son comportement alimentaire. Dans ces cas-là, c’est le comportement alimentaire à travailler, et non pas se priver des aliments en question.

La différence entre comportement compulsif/addictif et le plaisir de manger

Il est donc important de faire la distinction entre le plaisir occasionnel de manger certains aliments et le comportement compulsif associé à une véritable “addiction alimentaire”.

Les mangeurs intuitifs sont capables de gérer leur consommation alimentaire de manière flexible et adaptée à leurs besoins.

Tandis que les personnes souffrant d’addiction alimentaire peuvent avoir des difficultés à contrôler leur comportement alimentaire et ressentir un impact négatif sur leur bien-être physique et émotionnel.

Prendre du recul sur son comportement alimentaire

Si vous ressentez un sentiment d’addiction à la nourriture, il est important de prendre du recul et d’analyser les raisons sous-jacentes à cet effet (et de consulter un professionnel spécialisé sur la question 😉)

Tout d’abord, il est essentiel de souligner que le fait de ressentir un désir intense pour certains aliments ne signifie pas nécessairement que vous êtes réellement addict à la nourriture.

Il est possible que ce sentiment soit “simplement” le résultat de restrictions alimentaires ou de privations que vous vous imposez. C’est un phénomène similaire à ce que nous avons évoqué précédemment concernant l’effet rebond.

Si vous avez l’impression d’être accro à la nourriture, je vous encourage à vous interroger sur vos habitudes alimentaires et sur la présence éventuelle de restrictions ou de régimes restrictifs dans votre vie et à consulter.

De nombreuses personnes ressentent une attirance ++ pour certains aliments précisément parce qu’ils ont été rendus tabous ou interdits par des régimes stricts.

Il est donc primordial de rétablir une relation saine avec la nourriture, basée sur l’écoute des signaux de votre corps et le respect de vos besoins nutritionnels.

Plutôt que de diaboliser certains aliments ou de vous sentir coupable de vos envies, apprenez à les accueillir avec bienveillance et à les intégrer dans une alimentation équilibrée et diversifiée ✅

Ne pas diaboliser certains aliments et manger de tout !

Il est crucial de ne pas céder à la tentation de considérer l’addiction à la nourriture comme un fléau concocté par l’industrie alimentaire pour nous rendre dépendants.

Ce discours est souvent utilisé pour diaboliser les produits industriels et inciter à les éviter à tout prix.

Bien sûr, il est louable de privilégier une alimentation plus naturelle et moins transformée.

Mais il est essentiel de ne pas diaboliser les aliments en général si on veut garder une relation sereine à l’alimentation.

Comme je l’ai souligné dans plusieurs de mes contenus, c’est la dose qui fait le poison.

En conclusion ; éloignez-vous des régimes et des restrictions si vous souhaitez ne plus être “addict” à la nourriture !

Adopter une approche extrême consistant à bannir certains aliments peut conduire à des troubles alimentaires tels que l’orthorexie, qui implique une obsession malsaine pour une alimentation saine. Il est important de garder un esprit critique et de prendre du recul par rapport à ces discours binaires ✅

Se restreindre excessivement peut être très dangereux et conduire à des comportements alimentaires compulsifs.

Il est donc essentiel de trouver un équilibre et de se poser les bonnes questions si l’on ressent un sentiment d’addiction à la nourriture.

L’objectif est de cultiver une relation saine et équilibrée avec la nourriture, en écoutant les signaux de son corps et en évitant les extrêmes.

J’espère que cet article vous a apporté un éclairage sur le sujet et vous a permis d’apprendre de nouvelles choses !😉

Si vous souhaitez vous libérer de ce sentiment “d’addiction” à la nourriture et aux compulsions vous pouvez :

  • Me solliciter pour un accompagnement individuel avec moi
  • ou une séance REBOOST pour faire le point sur votre comportement alimentaire, et vous aider à manger de manière libérée, sans prise de tête grâce à l’Alimentation Intuitive 💜
  • Télécharger mon guide gratuit avec mes 5 conseils pour vous libérer de la culture des régimes 🎁

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Juliette The Last Quiche
Hey

C'est Juliette de The Last Quiche !

Retrouve ici tous mes articles de blogs pour t'aider à kiffer ta vie, manger des chips dans ton canap' sans culpabilité et vivre librement sans être obsédée par ce qu'il y a dans tes placards.

Catégories

conseils diet culture
Offert ❤

As-tu chopé ton guide gratuit ?

J'ai mis tous mes meilleurs conseils pour commencer à te libérer de la culture des régimes au même endroit. A lire dés maintenant !😉

A ne pas rater ❤

Si tu veux en savoir plus sur l'Alimentation Intuitive...

Ne manque pas mon starter pack "Intuitive Eating Theory " à prix mini (25€) qui regroupe tout ce qu'il te faut pour débuter en Alimentation Intuitive ou avancer tranquillement !

The Last Quiche