Aujourd’hui, je vais aborder un autre phénomène de société important : le body shaming. Qu’est-ce que le body shaming ? Le terme provient de l’anglais « body » (corps) et « shaming » (honte).
En gros, le body shaming désigne le fait de rendre quelqu’un honteux de son corps, souvent par le biais de commentaires et d’insultes.
C’est grosso modo quand une personne critique le corps d’une autre personne.
Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il est de plus en plus présent, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux 🤳
Bien que les réseaux sociaux ont leur lot de bénéfices, ils facilitent la propagation du body shaming, qui a un impact majeur sur notre image corporelle.
Je vais revenir dans cet article sur ce qu’est le body shaming, pourquoi c’est problématique, et comment nous pouvons tenter d’endiguer cette épidémie, ce fléau.
Je vais également parler de la manière dont le body shaming est lié à la culture des régimes, car il en est un levier important.
Bonne lecture ! L’épisode du podcast correspondant est disponible ici :
A la découverte du body shaming
Quand j’étais plus jeune, ma mère achetait des magazines people durant l’été, surtout quand nous allions à la plage dans le Sud.
Elle achetait des magazines comme Closer, car c’était une lecture facile et légère pour la plage, qui ne demandait pas beaucoup de réflexion. Ces magazines ont vraiment marqué mon enfance.
Chaque fois que je les feuilletais, c’était du body shaming à 100% 😅
Les débuts : le body shaming dans les magazines, et la presse people
Ces magazines montraient constamment des célébrités photographiées par des paparazzis sur des îles désertes, sur leurs yachts privés, etc.
Ces photos visaient souvent à les humilier en mettant en avant des parties de leur corps jugées imparfaites, comme de la cellulite ou un gain de poids.
➡️ Par exemple, on voyait des titres comme « Regardez, Beyoncé a de la cellulite ! » ou d’autres remarques du même genre. Ce type de contenu était courant et représentait une forme de body shaming déjà donc présent dans la presse people.
À l’époque, je ne savais pas que ce phénomène avait un nom. Innocente, je lisais ces magazines sans mesurer l’impact que cela pourrait avoir sur moi. On ne se rend pas vraiment compte de l’effet de ces messages quand on est jeune 🤷
Pourtant, le body shaming était déjà un des ressorts principaux de la presse people.
Evolution avec les réseaux sociaux…et nouvelles variantes
À mon époque, les réseaux sociaux n’étaient pas aussi présents qu’aujourd’hui. Il n’y avait pas TikTok ni Instagram comme on les connaît actuellement.
Le body shaming se limitait alors principalement aux magazines, car les réseaux sociaux n’existaient pas encore vraiment.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux amplifient énormément ce phénomène, et le body shaming est devenu omniprésent.
Il existe plusieurs variantes du body shaming. Parmi elles, le fat shaming, qui consiste à rendre honteux quelqu’un parce qu’il est gros, un comportement qui s’apparente à la grossophobie.
Le slut shaming est une autre variante problématique. Il s’agit de critiquer une femme pour un comportement jugé inapproprié, comme parler ouvertement de ses désirs ou de ses relations.
Tout ça vise à diminuer les femmes et les rendre honteuses de leur corps ou d’elles-mêmes.
La prévalence du body shaming
Ce phénomène touche principalement les femmes, et en particulier les millennials, c’est-à-dire les personnes nées dans les années 2000.
Les femmes sont beaucoup plus souvent victimes de body shaming que les hommes, bien que ces derniers ne soient pas totalement épargnés. En tant qu’homme, il est vrai qu’on est généralement moins critiqué pour son apparence, même si des figures comme le chanteur Sam Smith, qui ne correspond pas aux standards traditionnels de la masculinité avec des abdos sculptés, sont également victimes de fat shaming et de body shaming.
Quelques exemples concrets
Un exemple récent de body shaming concerne Selena Gomez, la chanteuse et actrice. Elle a été victime de critiques pour avoir pris du poids, ce qui constitue aussi du food shaming. Les réactions négatives envers son apparence montrent à quel point le body shaming est ancré dans notre société.
Les commentaires comme « Oh là là, elle a pris du poids » ou « Elle ne ressemble plus à ce qu’elle était avant » sont typiques de ce phénomène.
Selena Gomez, par exemple, a été victime récemment de commentaires haineux sur son apparence, la forçant à se justifier publiquement.
Si cela touche les célébrités, nous, le « communs des mortels », ne sommes pas épargnés. En effet, le body shaming peut se manifester directement dans notre vie quotidienne, parfois même de la part de proches ou de membres de la famille…ou de nous-mêmes.
Le body shaming ne concerne pas que les célébrités ! – Statistiques sur le body shaming
Une étude de l’institut de sondage YouGov, réalisée en 2019, révèle des chiffres alarmants sur le body shaming en Europe.
En France, 30% des personnes déclarent avoir été moquées en raison de leur apparence physique, mais seulement 16% connaissent le terme « body shaming ».
Parmi les jeunes de 18 à 24 ans, plus de la moitié ont été victimes de moqueries sur leur corps. Ce phénomène, bien qu’il ait toujours existé, a pris une ampleur significative avec les réseaux sociaux.
Les effets du body shaming sur les jeunes
Un rapport de 2017 du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes indiquait qu’une fille sur cinq, âgée de 12 à 15 ans, avait été insultée en ligne à propos de son apparence physique.
Ces chiffres, probablement encore plus élevés aujourd’hui, montrent l’ampleur du problème.
Le body shaming entraîne des conséquences dramatiques, notamment le cyberharcèlement.
C’est un problème croissant, exacerbé par les réseaux sociaux, qui a des effets néfastes sur notre image corporelle et notre bien-être.
L’impact sur notre image corporelle, notre estime de soi et la confiance en soi
Le body shaming a des répercussions énormes sur notre image corporelle et, en particulier, sur celle des jeunes filles. C’est une pratique destructrice pour la confiance en soi et l’image de soi.
Notre image corporelle est façonnée non seulement par les standards sociaux, mais aussi par les commentaires des autres.
Les critiques, qu’elles viennent des réseaux sociaux ou de notre entourage proche, influencent profondément notre perception de notre corps et la manière dont nous nous sentons dedans.
Ce type de remarques n’aide en rien à développer une image corporelle positive, surtout chez les adolescentes, qui sont en pleine construction identitaire et plus vulnérables à ce genre de propos.
Le body shaming peut également dégénérer en cyberharcèlement ou harcèlement scolaire, créant un cocktail extrêmement néfaste pour l’image et la santé mentale des jeunes.
Le rôle de la grossophobie et de la culture des régimes dans le body shaming
C’est important de comprendre que cette pratique est directement liée à la culture des régimes, qui hiérarchise les corps et détermine lesquels sont acceptables ou non.
La grossophobie joue un rôle central dans le body shaming. Si la grossophobie n’existait pas, il y en aurait nettement moins.
Car critiquer les personnes pour leur prise de poids constitue une grande partie des attaques de body shaming.
Quand on examine les célébrités souvent ciblées, la majorité des critiques portent sur leur poids. C’est un problème inhérent à la culture des régimes, qui promeut et normalise ces comportements.
Ce phénomène croît de manière inquiétante, et bien que nous soyons conscients des attaques envers les célébrités, il est important de réaliser que cela affecte également le public.
En critiquant les corps des stars, nous légitimons le body shaming dans nos propres vies. Pour enrayer cette pratique à notre échelle, il faut commencer par arrêter de commenter les corps des autres, qu’il s’agisse de célébrités ou de personnes ordinaires.
Le body shaming…appliqué à nous mêmes : quand on critique nos corps
Il est également essentiel de ne pas nous auto-critiquer. Le self-body shaming contribue à renforcer des normes corporelles inatteignables et à perpétuer une culture toxique.
Adopter une attitude bienveillante envers soi-même et les autres est la première étape pour combattre ce phénomène et promouvoir une image corporelle positive pour tous.
Le body shaming est un problème complexe et répandu qui a des répercussions profondes sur la confiance en soi, l’estime de soi et l’image corporelle, particulièrement chez les jeunes générations.
Arrêtons de nous critiquer nous-mêmes pour endiguer la tendance du body shaming
En tant qu’individus, nous avons le pouvoir de changer les choses en commençant par arrêter de nous critiquer et de critiquer les autres pour leur apparence physique.
Cela inclut de ne pas faire de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux ou dans la vie quotidienne, et d’éviter de participer aux discours qui objectifient les corps comme des objets à juger et à critiquer.
Chacun de nous mérite de se sentir bien dans sa peau, quel que soit notre apparence, notre taille ou notre poids.
Un fléau à combattre : sensibiliser les prochaines générations aux critiques sur le corps
Je suis convaincue que pour combattre cette tendance, il faut sensibiliser les générations actuelles et futures à ces questions – dès leur jeune âge.
Il faut sensibiliser et éduquer sur ce sujet, non seulement pour mettre fin aux commentaires critiques sur les corps des autres, mais aussi pour mettre fin à l’auto-critique destructrice que nous pouvons pratiquer envers nous-mêmes.
Transmettons des valeurs de respect, d’acceptation et de bienveillance, quelle que soit notre apparence et l’apparence de chacun.
Cela contribuera à construire une société plus équitable et inclusive, où chacun peut s’accepter et être accepté tel qu’il est. En tout cas c’est ce que je nous souhaite 🙂
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