L’hyperactivité et les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA)

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L’hyperactivité est un sujet dont on parle encore trop peu, alors qu’elle concerne entre 30 et 80 % des personnes atteintes de TCA, notamment d’anorexie mentale.

Dans cet épisode, nous allons explorer ce phénomène en profondeur en expliquant les raisons physiologiques et scientifiques derrière cette hyperactivité, mais aussi les facteurs psychologiques et sociétaux qui entretiennent cette hyperactivité.

Et bien sûr je vous donnerai des conseils sur comment s’en sortir.

Bonne lecture !

🎧 Vous pouvez aussi écouter mon épisode de podcast correspondant ! Dispo sur vos plateformes en tapant « Reset ton assiette »

Qu’est-ce que l’hyperactivité ?

Une hyperactivité physique et mentale, très courant en cas de TCA (anorexie)

On peut parler d’hyperactivité sous différentes formes :

  • l’hyperactivité physique : qu’on peut définir par un besoin excessif, quotidien et répétitif de bouger, souvent sans plaisir réel. Ce n’est pas simplement faire du sport, mais ressentir une compulsion à se dépenser.
  • Hyperactivité mentale : les pensées incessantes, anxieuses et souvent envahissantes, très présentes chez les personnes souffrant de TCA.

Dans cet article on va se focaliser sur l’hyperactivité physique.

Comment se manifeste l’hyperactivité physique dans les TCA ?

Elle peut prendre plusieurs formes, comme :

  • Marcher de manière excessive
  • Multiplier les exercices physiques à la maison
  • Être en mouvement constant (même lors d’activités sédentaires)
  • Ressentir une culpabilité intense à l’idée de se reposer

Pourquoi développe-t-on cette hyperactivité quand on a des TCA ?

Un mécanisme de survie

D’un point de vue scientifique, l’hyperactivité est une réponse physiologique à la restriction alimentaire.

Lorsque nous sommes en restriction, notre corps interprète cela comme un manque de nourriture dans l’environnement. Pour survivre, il nous pousse instinctivement à bouger davantage afin de chercher de quoi nous nourrir.

Une explication scientifique à l’hyperactivité en cas de TCA

Des études ont montré que chez des rats soumis à une restriction alimentaire, leur premier réflexe n’était pas de se nourrir lorsqu’on leur redonnait accès à la nourriture. Ils préféraient encore courir dans leur roue.

Cela illustre bien ce lien entre restriction et hyperactivité.

Le rôle des hormones

Plusieurs hormones sont impliquées dans ce phénomène :

  • La leptine :
    • C’est l’hormone de la satiété, produite par le tissu adipeux.
    • Lorsqu’on a moins de graisse corporelle, la production de leptine diminue, ce qui accentue l’hyperactivité et la recherche de nourriture.
    • Un retour à un poids de forme avec une masse grasse suffisante est essentiel pour retrouver des signaux de faim et de rassasiement fiables.
  • Le cortisol :
    • C’est l’hormone du stress.
    • La restriction alimentaire est un stress énorme pour le corps, qui entraîne une augmentation du cortisol.
    • Cette hausse du cortisol favorise l’hyperactivité.
  • Le circuit de la récompense :
    • Chez les personnes atteintes de TCA, l’activité physique devient une source de gratification extrême, parfois même plus importante que l’alimentation.
    • Cela entraîne un renforcement du besoin de bouger, créant un cercle vicieux.

Le cercle vicieux de l’hyperactivité dans les TCA et l’anorexie

Si l’on résume :

  1. La restriction pousse le corps à bouger pour chercher de la nourriture.
  2. La baisse de leptine et l’augmentation du cortisol amplifient ce besoin.
  3. L’activité physique devient particulièrement gratifiante, renforçant encore plus ce comportement.

L’influence des facteurs psychologiques et sociétaux sur l’hyperactivité

Un moyen de contrôle du corps, du poids, des émotions…

Pour beaucoup de personnes souffrant de TCA, l’hyperactivité est un moyen de contrôler :

  • Son poids et son apparence : Bouger devient une façon de réguler son image corporelle, de contenir la peur de grossir
  • Son emploi du temps et temps libre : Ne pas s’arrêter permet d’éviter l’ennui ou de se retrouver face à un vide avec soi-même.
  • Ses pensées et émotions : Le mouvement permanent empêche de réfléchir à ses émotions profondes et peut faire l’effet d’anesthésie ou d’anxiolytique.

Beaucoup de personnes disent que bouger leur permet de ne pas penser, d’éviter d’affronter leur anxiété ou leurs émotions désagréables.

L’anxiété et le besoin irrépressible de bouger dans les TCA

Les personnes souffrant de TCA sont souvent de nature anxieuse. Lorsqu’on est stressé, notre corps cherche à évacuer ce stress d’une manière ou d’une autre.

  • Certaines personnes vont avoir des compulsions alimentaires,
  • D’autres vont développer une hyperactivité pour « gérer » leur anxiété.

Comme la restriction alimentaire est déjà un stress permanent pour le corps et l’esprit, cela renforce encore plus ce besoin de bouger.

La pression de la société, de la sphère du fitness et de la diet culture (culture des régimes)

Notre société productiviste et néo-libérale joue un rôle important dans le maintien et le développement de

Plusieurs éléments viennent renforcer ce phénomène :

  • La culture des régimes :
    • L’idée qu’il faut « mériter » sa nourriture par l’exercice est omniprésente.
    • On insiste sur le fait que les personnes grosses seraient des personnes sédentaires. Comme la peur de grossir est extrêmement présente dans notre société (la grossophobie), le sport devient un moyen de contrôler son poids et son apparence.
  • La glorification du sport :
    • Il y a une pression sociale énorme sur le fait d’être actif/active. On valorise ceux qui font du sport et culpabilise ceux qui se reposent.
    • Les personnes qui font beaucoup de sport sont encensées.
    • Les standards de beauté actuels sont influencés par la recherche d’un corps « fit », musclé…auxquels de nombreuses personnes – dont les femmes – veulent se conformer.

Tous ces éléments alimentent l’hyperactivité et rendent difficile le lâcher-prise.

Comment s’en sortir ?

1. Prendre conscience de son hyperactivité (et de son TCA)

La première étape est d’identifier son hyperactivité. Pour cela, il peut être utile de se poser les questions suivantes :

  • À quels moments ressentez-vous ce besoin irrépressible de bouger ?
  • Qu’est-ce qui déclenche cette envie ?
  • Que ressentez-vous si vous ne bougez pas ?

Cette prise de conscience permet de mieux comprendre quand et pourquoi l’hyperactivité se manifeste.

2. Réduire progressivement l’activité physique pour lutter contre l’hyperactivité dans les TCA

Pour sortir de ce cercle vicieux, il est important de réduire progressivement l’hyperactivité.

Plusieurs approches sont possibles :

  • Diminuer petit à petit l’intensité et la durée des exercices.
  • Remplacer les activités trop intenses par des mouvements plus doux (yoga, marche tranquille, étirements).
  • Faire des pauses forcées pour apprendre à tolérer l’inaction sans culpabilité.

Certaines personnes choisissent un arrêt total du sport pendant un temps, ce qui peut être bénéfique dans certains cas.

3. Travailler sur la culpabilité liée au repos et remplacez les moments d’activité

L’un des plus grands défis est d’apprendre à accepter le repos sans culpabiliser.

  • Rappelez-vous que se reposer est nécessaire pour la santé et n’est pas une « faiblesse ».
  • Déconstruisez les croyances de la culture des régimes sur le sport et l’alimentation.
  • Remplacez l’hyperactivité par des moments de détente ou autres hobbies qui procurent du bien-être (lecture, méditation, dessin…).

L’hyperactivité : un phénomène courant quand on souffre de TCA…qu’il est possible d’endiguer !

L’hyperactivité dans les TCA est un phénomène fréquent mais encore trop méconnu. Elle résulte d’un mélange de facteurs physiologiques, psychologiques et sociétaux.

Si vous êtes concerné(e), sachez que ce n’est pas de votre faute. Cette réaction est scientifiquement explicable et renforcée par la société.

Mais il est possible d’en sortir, en prenant conscience du problème et en travaillant progressivement sur son rapport au mouvement et au repos.

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