« Je me sens grosse. »
C’est une phrase qu’on a (presque) toutes déjà prononcée, parfois du bout des lèvres, parfois avec honte, parfois avec colère.
Une phrase apparemment anodine… mais qui cache en réalité beaucoup plus qu’un simple malaise corporel.
Si tu te surprends à dire cette phrase régulièrement, sache que tu n’es pas seule.
Dans cet article, je t’invite à explorer ce qui se cache derrière ces mots, pourquoi ils sont autant chargés émotionnellement, ce qu’ils révèlent de notre propre grossophobie, et comment tu peux les transformer pour mieux comprendre ce que tu vis vraiment.
Parce que ton corps n’est pas le problème. Et parce que tu mérites de te sentir en paix avec lui.
🎧 Tu peux écouter l’épisode correspondant à cet article sur mon podcast Reset ton assiette, le podcast de référence sur l’Alimentation Intuitive :
Sommaire :
- « Je me sens grosse » : une phrase banale, un message profond
- Le corps comme bouc émissaire de nos émotions
- Apprendre à écouter (vraiment) ce que l’on ressent
- Mettre des mots précis pour se reconnecter à soi
- Pour aller plus loin : rejoins mes programmes dédiés au rapport au corps !
« Je me sens grosse » : une phrase banale, un message profond
Ce que cette phrase « Je me sens grosse » dit de nous (et de notre société)
Alors déjà, je pose ça tout de suite : grosse, c’est pas un sentiment.
C’est pas une émotion.
Donc en soi, je me sens grosse, c’est pas une phrase “valide”, entre guillemets, dans le sens où ce n’est pas une émotion, une sensation ou un sentiment que tu peux vraiment identifier.
Tu ne verras jamais grosse dans la roue des émotions.
Je sais pas si tu connais cet outil – c’est un outil que je donne d’ailleurs à mes clientes, notamment dans mon programme Croque, Madame !, pour les aider à identifier ce qu’elles ressentent. Eh bien en aucun cas, il y a grosse. Parce que grosse, c’est un qualificatif. C’est un adjectif. Tu ne verras jamais grosse dans une roue des émotions.
Alors pourquoi tant de femmes – surtout des femmes – disent je me sens grosse ? Moi, je dirais que c’est parce que, souvent, au lieu de dire je me sens grosse, on veut exprimer autre chose.
On ressent autre chose, mais on met ça sous l’étiquette grosse.
Pourquoi ce n’est « grosse » n’est ni une émotion ni un ressenti
Souvent, en disant je me sens grosse, on veut dire je me sens mal dans mon corps, je ressens des choses désagréables par rapport à mon apparence, je me sens rejetée, je me sens moche…
Et encore une fois, moche, c’est pas une émotion non plus, mais ça renvoie à une forme de décalage avec les normes de beauté qu’on a intériorisées, qu’on voit partout.
Et donc derrière, il y a des émotions comme le rejet, le mal-être, la honte, peut-être.
Donc on est en décalage, et ce décalage fait qu’on se sent mal. Et dans notre société, on a vraiment associé gros à mal. Donc quand on dit je me sens grosse, souvent, c’est qu’on veut dire je me sens mal dans mon corps.
On se voit souvent plus grosse qu’on ne l’est : la dysmorphophobie liées aux TCA ou aux régimes
Et puis, il y a un autre truc : l’aspect un peu dysmorphique.
Quand on a eu des troubles du comportement alimentaire (TCA), ou qu’on a fait des régimes, ou même plus largement quand on est une femme dans une société grossophobe et obsédée par la minceur, ben on peut avoir une vision déformée de notre corps.
Du coup, quand on dit je me sens grosse, c’est peut-être qu’on se sent dilatée, ballonnée, que notre ventre prend plus de place que la veille…
Et tout ça, c’est peut-être juste des sensations liées à la digestion, au fait d’avoir mangé.
Mais encore une fois, grosse, ce n’est pas une émotion. Si tu te sens ballonnée, dis je me sens ballonnée. Si tu te sens lourde, dis je me sens lourde. C’est important de qualifier ce qu’on veut dire.
Le corps comme bouc émissaire de nos émotions
Quand le mal-être se projette sur le corps
Moi, une cliente qui me dit je me sens grosse, je l’invite tout de suite à aller voir ce qu’elle met derrière. Et souvent, très vite, on en arrive à je me sens mal dans mon corps, ou je me vois plus grosse que j’aimerais.
Et là encore, se voir plus grosse, ce n’est pas pareil que se sentir grosse. C’est lié à une perception biaisée, à l’image corporelle, à des troubles de dysmorphophobie, etc.
Donc encore une fois, ce n’est pas une sensation. C’est pas une émotion. C’est autre chose.
Et moi, ce que je trouve vraiment problématique avec cette phrase, au-delà du fait qu’elle ne reflète pas ce qu’on ressent vraiment, c’est qu’elle entretient une idée très problématique : gros = mal.
La grossophobie intériorisée dans « Je me sens grosse »
Souvent, quand on dit je me sens grosse, c’est parce qu’on se sent mal. Donc inconsciemment, on associe grosseur à mal-être, à échec, à quelque chose de désagréable.
Rarement, quelqu’un dit je me sens grosse avec le sourire. Il y a toujours cette connotation très négative.
Et c’est dommage, parce qu’on essaie justement, dans des démarches comme l’alimentation intuitive, ou plus largement quand on veut avoir un rapport plus apaisé à son corps, de déconstruire tout ça.
Cette phrase alimente clairement la grossophobie intériorisée. Même quand on pense ne pas l’être, on peut l’être quand même.
Dire je me sens grosse, c’est souvent dire je me vois grosse et je n’aime pas ça. Donc ça renforce des pensées grossophobes. Encore une fois, c’est pas une accusation ! C’est pas une attaque.
On est tous plus ou moins traversés par des pensées grossophobes, parce qu’on a grandi dans cette société. C’est tout un pan à déconstruire. Mais il faut déjà en avoir conscience.
Une phrase violente envers les personnes grosses, à déconstruire et à ne plus prononcer !
Et puis cette phrase, elle peut vraiment blesser les personnes grosses autour de toi.
Et ça, je trouve qu’on n’en parle pas assez. Parce que cette phrase, elle est très fréquente chez des femmes minces qui ont des TCA, par exemple.
Mais dire je me sens grosse devant quelqu’un de gros, c’est super violent. Ça renvoie un message du genre : ce que je redoute le plus, c’est d’être comme toi.
➡️ Imagine, toi, tu te sens pas bien dans ta peau, et tu lâches cette phrase devant ta collègue, ta sœur, ta pote, qui est grosse. Tu crois que ça lui fait quoi ? Elle va entendre que grosse, c’est ce que tu rejettes, ce que tu détestes. Et donc, quelque part, tu rejettes aussi ce qu’elle est. C’est hyper violent, même si c’est pas intentionnel.
Donc vraiment, cette phrase, pour moi, c’est une phrase à déconstruire, comme on peut déconstruire des phrases racistes, misogynes, homophobes, ou autres.
C’est une phrase qui véhicule des idées grossophobes, même si elle semble anodine. Je t’invite vraiment à faire un effort cognitif pour arrêter de l’utiliser.
Apprendre à écouter (vraiment) ce que l’on ressent
Et ça fait la transition avec la suite : plutôt que de dire je me sens grosse, parle de ce que tu ressens vraiment. Parce que, comme je disais, gros, c’est pas une émotion.
Identifier l’émotion ou le ressenti réel derrière « je me sens grosse »
Pourquoi tu dis ça, en fait ? Est-ce que tu veux dire que tu te sens serrée dans tes vêtements ? Que tu te sens pleine, lourde, ballonnée ? Que tu te sens en inadéquation avec l’idéal de minceur ? Que tu te sens rejetée, pas reconnue, pas aimée ?
Tout ça, c’est hyper valable. Et ça mérite d’être nommé.
Parce qu’en nommant mieux ce que tu ressens, tu peux aussi mieux y répondre. Si tu dis je me sens ballonnée, OK, qu’est-ce que tu peux faire pour être moins ballonnée ?
Si tu dis je me sens lourde après le repas, qu’est-ce que tu peux faire pour mieux digérer ? Tu vois, d’un coup, ça devient concret. Et si tu te sens en décalage avec les normes de minceur, ben tu peux en parler, trouver du soutien, travailler là-dessus en thérapie.
Faire la différence entre émotion et sensation physique
Toutes tes émotions sont valides. Elles méritent d’être écoutées avec compassion. C’est pas une question de juger ce que tu ressens, mais plutôt de te donner les bons mots pour avancer, et te traiter avec plus de douceur.
Moi, c’est des choses que je vois au quotidien avec mes clientes. Ce genre de phrases comme je me sens rejetée, je me sens pas aimée, j’ai peur de perdre l’amour des autres si je grossis… Ce sont des émotions légitimes, des choses à explorer avec beaucoup de compassion.
Bien sûr que tu te sens mal dans ton corps parfois. Mais donne-toi un peu de douceur et essaie de voir ce que tu veux dire, vraiment, derrière cette phrase.
En fait, ce que je remarque souvent en thérapie, ou même dans la société de manière plus large, c’est qu’on a du mal à identifier nos émotions, à mettre des mots dessus. Et l’idée, ce n’est pas de coller une étiquette pour le plaisir. C’est plutôt de mieux comprendre ce qui se passe en nous, pour ensuite savoir quoi en faire.
Par exemple, si tu sais que tu as peur de grossir, tu peux travailler là-dessus. Il existe des outils, des pistes de réflexion, des choses concrètes qui peuvent t’aider à accueillir cette peur, à la voir autrement, à savoir quoi te dire quand elle revient.
💖 Plus tu arrives à nommer ce que tu ressens, plus tu peux y répondre de façon adaptée. Et surtout, plus tu peux t’accueillir toi-même dans cette émotion, lui faire de la place, la décortiquer, et du coup, mieux te connaître.
Mettre des mots précis pour se reconnecter à soi
Et plus tu te connais, plus tu te sens en paix avec toi-même. Donc, quand tu dis « je me sens grosse », pour moi, c’est souvent l’arbre qui cache la forêt. Il faut aller voir ce qu’il y a derrière. Et oui, on peut y aller petit à petit, avec des outils.
Développer son vocabulaire émotionnel grâce à des outils simples
Par exemple, moi j’utilise souvent la roue des émotions avec mes clientes. C’est un outil super pour développer son vocabulaire émotionnel, mettre des mots justes sur ce qu’on ressent.
Et ce travail-là, on le fait en alimentation intuitive.
On développe toute une intelligence émotionnelle. On apprend à mieux se connaître et à mieux se comprendre. Et ça change beaucoup de choses. Parce qu’au lieu de rester coincée dans une phrase comme « je me sens grosse », tu vas creuser ce que tu ressens vraiment. Et là, tu peux commencer à identifier les vrais points de tension à travailler.
Pourquoi cette étape est essentielle pour se sentir mieux dans son corps
Et je te le dis franchement : ton corps n’est jamais le problème. C’est pour ça que dans mon programme Croque Madame, j’ai dédié un module entier à ça : accueillir ses émotions sans faire de son corps un bouc émissaire.
Parce qu’on a appris à faire ça, surtout quand on est une femme. On a appris à penser que si on se sent mal, c’est notre corps le souci. Mais c’est pas vrai.
Ce qui se passe, c’est que notre corps devient le réceptacle de toutes nos émotions désagréables. On lui met tout sur le dos. Et derrière, qu’est-ce qu’on fait ? On fait un régime.
Ce n’est pas ton corps le problème !
Parce qu’on croit que le problème, c’est notre corps. Mais en réalité, le problème, c’est la culture des régimes. C’est le système patriarcal et capitaliste qui nous a fait croire que mince = bien et gros = mal. Que changer son corps, c’est la solution pour aller mieux.
Sauf que non. Quand tu te sens mal aimée, en insécurité, rejetée, tu dis « je me sens grosse ». C’est devenu une sorte de raccourci, un condensé de tout ce que la société nous a appris à redouter. Mais ce n’est pas ton corps le problème. C’est cette culture-là. C’est ce système qui te fait croire que ton corps est un problème.
Alors, à la place de dire « je me sens grosse », essaie de faire une pause.
Demande-toi : qu’est-ce que je ressens vraiment ? Est-ce que c’est une émotion ? Du stress, de l’anxiété, de la honte, de la culpabilité ? Ou est-ce que c’est une sensation physique, comme être ballonnée, avoir les vêtements qui serrent, se sentir gonflée à cause des règles ? Tu vois, ce n’est pas pareil.
Pour aller plus loin : rejoins mes programmes dédiés au rapport au corps !
Transformer son rapport au corps pour de bon
Et si tu ressens de l’inconfort dans ton corps, offre-toi de la compassion. C’est ça l’essentiel. Pas te juger, mais t’accueillir.
Et c’est ce que je propose dans mes accompagnements : un espace où tu peux t’exprimer sans jugement, où tu peux mettre des mots sur ce que tu ressens. Parce que le problème, ce n’est pas toi. C’est la culture des régimes.
L’importance d’un accompagnement thérapeutique dédié pour déconstruire tes croyances
Dire « je me sens grosse », ce n’est pas anodin. C’est souvent la surface visible d’un mal-être plus profond, alimenté par des années de normes sociales, de discours grossophobes et de conditionnements patriarcaux.
En apprenant à nommer avec précision ce que tu ressens, en distinguant les émotions des sensations corporelles, tu fais un pas immense vers la compréhension de toi-même.
Et surtout, tu reprends le pouvoir sur ton discours intérieur.
C’est un chemin qui demande du temps, de la douceur, et parfois un accompagnement. C’est exactement pour ça que j’ai créé le programme « Sors du moule » : pour t’aider à déconstruire tout ce que la société t’a appris à croire sur ton corps, et pour t’offrir un espace de transformation et de paix.
Tu veux enfin te sentir bien avec toi-même, sans passer par la case régime ? Rejoins la liste d’attente et fais le premier pas vers une relation apaisée avec ton corps.
- Mon accompagnement individuel RESET
- Mon accompagnement de groupe (alimentation et rapport au corps) : Croque Madame
- Mon programme de groupe : Sors du Moule – dédié rapport au corps
Pour vous aider à manger intuitivement et loin des injonctions de la société !
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